Samedi 14h Parvis des droits de l homme Paris, manif anti ADN

Des associations et des scientifiques ont dénoncé ce mercredi une conception strictement génétique de la famille qui dépasse de loin, selon eux, le jeu politique classique et appelé à une manifestation samedi contre les tests ADN prévus par le projet de loi sur l'immigration.
Appel à une manifestation samedi contre les tests ADN
Par La rédaction du Post , le 10/10/2007

Axel Kahn, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), fait partie des scientifiques qui appelent à manifester contre les tests ADN.|© Eric Fougere/VIP Images/Corbis/Eric Fougere
Axel Kahn, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), fait partie des scientifiques qui appelent à manifester contre les tests ADN.

Quand et où est prévue cette manif ?
- À 14 h, sur le parvis des droits de l'Homme, à Paris (XVIe).

Qui a appelé à la mobilisation ?
- Le président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), Jean-Pierre Dubois, lors d'une conférence de presse au siège de la LDH, en présence du président de la Cimade Patrick Peugeot, de scientifiques et de représentant d'associations de protection de l'enfance.

Pour quelles raisons ?
- "Il y a des choses qui ne se font pas dans une démocratie", a estimé M. Dubois. "Il ne s'agit plus là de nos engagements ordinaires, il y a quelque chose qui est fondamental, que nous devons essayer de dire solennellement", a-t-il expliqué.

Par ailleurs, y a t-il du nouveau sur les tests ADN ?
- Oui. Le généticien Axel Kahn, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a exclu que ces tests puissent empêcher la fraude puisque la version du texte modifiée par le Sénat prévoit de limiter la recherche de filiation à la mère.

Qu'a t-il dit ?
- "Il y a le discours sur les pédophiles génétiquement pédophiles, il y a des gens qui seraient génétiquement prédisposés au suicide, il y a l'homme africain qui ne pense pas le progrès comme l'homme européen, il y a quelques années, il y avait l'idée de repérer chez des enfants de moins de 3 ans un futur délinquant", a-t-il énuméré, en référence à des positions prises par Nicolas Sarkozy.

Qu'a conclu Axel Kahn ?
- "Cette idée qu'on est enfermé dans un destin, malheureusement je crains que ce ne soit bien plus qu'un calcul électoral, bien plus qu'un pas vers l'extrême droite: une vision de la société qui est mortifère", a-t-il dit.

Y a t-il d'autres voix qui s'élèvent contre ces tests ?
- Oui. Selon Jean-Claude Ameisen, membre du Conseil consultatif national d'éthique (CCNE), qui a rendu le 4 octobre un avis défavorable au texte, et président du Comité d'éthique de l'Inserm, "alors que de plus en plus de Français vont dans ces pays parce que justement les enfant sont abandonnés, pour les adopter, refuser qu'ils soient adoptés par des parents et des mères qui habitent dans le pays crée une impression extrêmement bizarre".
Par La rédaction du Post , le 10/10/2007