27/10/2007

Sarko a fait son cinéma et alors ?

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Plus de caméras, ni de président de la République au centre de maintenance Landy, de la SNCF à Saint-Denis. Depuis le départ de Nicolas Sarkozy, ce vendredi matin, après une visite surprise, «le calme et la routine sont de retour», souligne Pierre, agent. Il est en colère: «Il est venu avec son discours et ses caméras. C’était tout simplement une grosse mascarde!»
Sarkozy au centre de maintenance SNCF de Saint-Denis : une visite qui passe mal
Vendredi 26 octobre 2007, Nicolas Sarkozy visite un centre de maintenance de la SNCF

..Si le chef de l’Etat a choisi ce centre, ce n’est sûrement pas par hasard. La semaine dernière, 73% des 1.000 employés étaient en grève contre les réformes de leur régime de retraite envisagées par le gouvernement. Pour Geneviève, depuis trente-trois ans dans l’entreprise, comme pour la plupart des employés, «sa venue ne rime à rien. Le dialogue n’a pas avancé.» Et Patrick d’ajouter: «Au final, on ne sait pas vraiment pourquoi il est venu.»

Des agents surpris

Pierre était déjà à son poste depuis quelques heures quand le chef de l’Etat est arrivé. «On s’est tous arrêtés de travailler pour aller voir ce qui se passait. Entre la presse, le service de sécurité et l’entourage de Nicolas Sarkozy, il y avait beaucoup de monde. J’ai eu l’impression que tout était bien orchestré.» Beaucoup d’agents ont été surpris, et surtout «pris au dépourvu». Pour Patrick, «c’est facile de venir avec ses grands discours déjà préparé. Nous, nous ne l’étions pas, alors forcément j’ai l’impression que nous sommes passés pour des naïfs.» Ce qui les a mis en colère, c’est notamment cette phrase lâchée par le chef de l’Etat : «Je ne peux pas croire que vous êtes à ce point inconscient de la réalité.»

Une provocation

Pour les agents du centre d’entretien, il est également faux d’affirmer, comme l’a fait Nicolas Sarkozy, que la rue ne peut pas décider. «Si on n’a plus qu’à la fermer, c’est plus de la démocratie», explique Pierre. «Ce n’est pas parce qu’il a été élu en mai dernier, qu’aujourd’hui il peut tout se permettre. Là, il vient nous provoquer.» Apparemment, le président de la République n’a pas vraiment convaincu. «Je pense que rien ne va changer. Le gouvernement restera sur ses positions. Et nous reprendrons les grèves s’il le faut.»

Geneviève, elle, affiche un certain découragement. «J’ai commencé à 6h ce matin, j’ai fait huit heures de travail et je dois encore aller m’occuper de mes enfants. J’ai du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois. Alors, qu’il ne vienne pas me dire que je suis inconsciente de la réalité.»

Morgiane Achache

20Minutes.fr, éditions du 26/10/2007 - 18h40
dernière mise à jour : 26/10/2007 - 22h38




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