Cette organisation explique vendredi avoir compilé des images-satellite susceptibles de prouver ce type de violation des droits de l'homme en Birmanie, en proie actuellement à la répression d'un mouvement populaire contre la junte au pouvoir.
Lars Bromley, directeur du projet Technologies géospatiales et Droits de l'homme de l'AAAS, explique avoir reçu plus de 70 rapports faisant état de violations des droits de l'homme, à partir desquelles il a été rechercher des images satellite de type "avant-après" sur les régions concernées.
"Les preuves physiques d'attaques visant des civils sont parfois difficiles à identifier, si on compare aux destructions de type terre brûlée qu'on peut voir au Darfour ou au Zimbabwe", note-t-il. D'autant qu'avec l'écosystème birman, dans des zones de jungle, "la végétation peut rapidement pousser pour recouvrir des traces d'incendie et les nuages et les irrégularités du terrain bloquent souvent l'observation par satellite", tempère-t-il.
Pourtant, Lars Bromley dit avoir été en mesure de repérer les sites de 31 de ces situations de répression signalées : "dix-huit de ces sites montrent des preuves évoquant des villages détruits", explique-t-il dans un communiqué. "Nous avons trouvé des preuves d'agrandissement de camps militaires sur quatre autres sites", sans compter de nombreux villages nés de déplacements de population, ou encore la croissance d'un camp de réfugiés à la frontière thaïlandaise.
Jeremy Woodrum, directeur du groupe de soutien US Campaign for Burma, considère ces images comme de bonnes preuves de violations. "Quand vous voyez qu'un demi-million de personnes ont fui la zone, je crois que c'est plutôt clair". "Surtout quand cela se combine avec des dizaines et des dizaines de rapports d'organisations de défense des droits de l'homme".
Les images montrent d'innombrables traces d'incendies dans le district de Papun, très vert. Des images "avant-après" prouvent la destruction de maisons. Ont aussi été identifiées des signes d'une présence militaire accrue, avec notamment la construction d'une barrière en bambou autour d'un camp, selon Lars Bromley.
La construction de camps militaires et la disparition de villages et de bâtiments ont aussi été constatées dans les régions de Toungoo et de Dooplaya.
AAAS, société scientifique à but non-lucratif, a déjà eu recours à ces mêmes techniques pour récolter des preuves des destructions au Darfour et au Zimbabwe.
Randolph Schmid pour AP.
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