400 Rroms de Roumanie manifestent contre les expulsions et pour le droit au travail
Au 1er janvier 2002, les ressortissants roumains et bulgares ont acquis le droit d’entrer et de séjourner dans l’espace Schengen, dont la France pendant moins de trois mois, sans visa. En été 2003, soit un an après cette ouverture, le Ministère de l’Intérieur reconnaissait qu’il y avait en France environ 5000 Rroms de Roumanie vivant dans des bidonvilles, et ce chiffre n’a pas sensiblement changé depuis. A plusieurs reprises cet été, M. Brice de Hortefeux a déclaré que l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie compliquait la réalisation de l’objectif chiffré de 25.000 expulsions d’étrangers, car 30% des expulsés 2006 étaient Roumains ou Bulgares. Dans les faits, il s’agit de Rroms de ces deux pays à quelques exceptions près, ce qui veut dire que 8.000 Rroms roumains et bulgares auraient été expulsés en 2006, alors qu’en tout ils sont entre 5000 et 6000, et toujours en France. En effet, des Rroms ont été expulsés 2, voire 3 fois au cours de l’année, d’où le chiffre de 8.000 expulsions, qui représente aussi environ 80 millions d’euros pour le contribuable français si on prend en considération la moyenne de 10.000 euros par expulsion. Et tout cela pour renvoyer des personnes dont on sait pertinemment qu’elles reviendront quelques jours après, comme elles ont le droit de le faire.
Avec l’entrée de leurs pays respectif à l’UE, une nouvelle technique est mise en place : le retour volontaire forcé. La police arrive sur le terrain, l’encercle en bloquant la circulation et en interdisant l’accès à toute personne extérieure. Accompagnée de l’ANAEM, elle fait signer les obligations de quitter le territoire français ainsi que la demande d’aide au retour, soit 153 euros par adulte et 46 euros par enfant, sous la menace d’emprisonnement. Lors d’une réunion jeudi dernier, le préfet de la Seine-Saint-Denis a déclaré qu’il ne tolèrerait plus aucun "campement sauvage" sur son territoire.
C’est dans ce contexte que les Rroms se sont mobilisés en nombre pour alerter l’opinion publique sur ces procédés qui détruisent leurs projets tout en gaspillant l’argent public, le tout sacrifié à l’autel du sacro-saint objectif chiffré de mesures d’éloignement par la machine infernale des expulsions massives. Tenus d’obtenir une autorisation préalable pour travailler régulièrement ont demandé aussi l’allègement des procédures, qui rendent ce droit inaccessible : une contribution à hauteur de 893 euros à la charge de l’employeur et une procédure qui dure en moyenne 3 mois. Les insuffisances d’effectifs ne justifient pas une telle procédure, dans la mesure où les 80.000 euros gaspillés en 2006 auraient pu largement couvrir les dépenses pour embaucher plus de personnel qui étudierait les dossiers et qui statuerait dans un délai de quelques jours.
Suite à la rencontre avec les représentants de la sous-préfecture, ils ont fait savoir qu’ils attendaient une suite à cet échange et au rapport qui serait remis aux autorités ayant un pouvoir de décision. Aucun délai n’a été indiqué pour la réponse. A la fin de la rencontre, la délégation a indiqué que les Rroms attendraient une réponse dans un délai raisonnable, et qu’ils maintiendraient et renforceraient leur mobilisation.
De : voxrromorum
jeudi 1er novembre 2007
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