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Leur stratégie devrait être en deux étapes.
D'abord laisser parler Nicolas Sarkozy, qui devrait s'adresser aux Français jeudi soir, se réunir pour étudier les propos et envisager une nouvelle journée d'action, ou tout autre forme de mobilisation, si rien ne vient désamorcer la grogne.
Pour l'heure, le compte n'y est pas. Et, alors que les chiffres du chômage pour décembre 2008 devraient indiquer une nouvelle hausse de quelque 45 000 demandeurs d'emploi supplémentaires en un mois, la grogne sociale s'amplifie.
Dans un sondage CSA (réalisé par téléphone le 30 janvier auprès de 1002 personnes), à paraître mardi dans L'Humanité, 61 % des personnes interrogées souhaitent "que les syndicats appellent à poursuivre la mobilisation".
"Nous allons décider d'un nouveau délai ferme vis-à-vis du gouvernement, a expliqué Maryse Dumas (CGT), et si rien ne vient, nous remettrons le couvert." Pour Marcel Grignard (CFDT), "pour l'instant, à lire les propos du premier ministre, ce n'est pas la réponse que nous attendons". Dans un entretien au Monde daté du 3 février, le premier ministre, François Fillon, a affirmé que "rien ne serait pire qu'un changement de cap".
OBTENIR LA GARANTIE D'UNE RÉUNION RAPIDE
Car le succès de la journée d'action met également les organisations syndicales sous pression. Les syndicats sont porteurs de multiples revendications qui vont de la sauvegarde de l'emploi aux questions de pouvoir d'achat et de salaires, en passant par l'hostilité à toute une série de réformes conduites par Nicolas Sarkozy et le gouvernement (travail dominical, extinction des Rased, "privatisation de la Poste", etc.).
Ils doivent, et vite, obtenir du chef de l'Etat l'assurance d'une réorientation de sa politique. Ou, pour le moins, la garantie d'une réunion rapide pour discuter du plan de relance et de la politique économique et sociale à conduire.
Avant la réunion de lundi, les responsables syndicaux ne cachaient pas leur déception et leur impatience. Et le chef de l'Etat n'a, pour l'heure, laissé entrevoir aucun changement : la relance par l'investissement et non par la consommation.
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