02/11/2007

Il est temps que la peur et la détermination changent de camp.

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ENSEMBLE, TOUT DEVIENT POSSIBLE
Message adressé aux salariés du service public des transports et aux usagers.
Vu sur INDYMEDIA IDF
Salariés de la RATP et de la SNCF

Depuis des années vous êtes la cible des opérations de communication gouvernementales visant à justifier la dégradation de votre statut professionnel, en vous faisant porter le chapeau de la marche toujours plus chaotique de l’ensemble de la société.

Ceux qui vous ont précédé pouvaient se targuer d’avoir mené de grandes grèves victorieuses contre les capitalistes et marqué à jamais l’Histoire de ce pays par leur implication héroïque dans la résistance contre le nazisme.

Vous, vous n’êtes plus que les restes d’une aristocratie ouvrière jetés à la voracité de managers arrivistes qui, à tous les niveaux directionnels, préparent les hold-up gigantesques que seront les privatisations de demain.

Pour laisser la place à la machine, on vous transforme en auxiliaires de police. Mais si quelques sadiques dans vos rangs prennent du plaisir à rançonner une masse de voyageurs qui s’est majoritairement appauvrie ces 15 dernières années, la plupart d’entre vous déplorent de n’être rien d’autres que des otages de politiques répressives consistant à accompagner impitoyablement l’enlisement du salariat dans la précarité, la misère, la violence, la pollution et l’ennui.

On vous impose des horaires pénibles dans des conditions de travail toujours plus stressantes parce que vous êtes aux premières lignes d’un effondrement social et économique qui ne dit pas son nom.

On ose, sans scrupule, vous ressasser quotidiennement que vous êtes des privilégiés, en vous dépeignant comme des feignants qui gagnent des fortunes inacceptables par rapport aux forçats des boîtes privées. On vous dit que vous devriez être fiers de faire fonctionner les bijoux technologiques et organisationnels que sont les grandes entreprises publiques de transport. Pourtant, beaucoup d’entre vous ont des difficultés financières, vont bosser à reculons, sombrent dans la dépression, et peu parviennent à échapper à une vie privée dérisoire.

En vous ôtant le droit de faire grève efficacement, par l’instauration d’un service dit « minimum », les gangsters millionnaires qui dirigent ce pays souhaitent définitivement vous museler.

En supprimant les régimes particuliers qui s’appliquent à vos retraites, les patrons font de vous les boucs émissaires de leur politique de pillage de la force de travail. Ces parasites repus estiment désormais que le rapport de force social leur est si favorable qu’ils peuvent se pavaner à leur aise et sans rendre le moindre compte. Songez à cet hystérique de SARKOZY qui n’hésite pas à s’exhiber avec ses amis milliardaires, dans la plus insupportable obscénité, tout en faisant la leçon à la populace pour qu’elle trime en silence !

Prolétaires de la RATP et de la SNCF, vous avez encore le pouvoir de frapper durement l’engeance qui nous gouverne. Vous occupez une place stratégique qui vous permet, en nuisant gravement à la circulation des marchandises et des personnes, de faire trembler ces bourgeois arrogants qui nous concoctent pour demain une catastrophe économique, sociale et écologique.

Il est l’heure de prendre conscience de votre pouvoir. Dès à présent, dépassez les mots d’ordre des directions syndicales, lesquelles s’accrochent à une humanisation impossible de cette société.

Engagez-vous dans une grève reconductible et féroce. Occupez partout vos lieux de travail et bloquez-en l’accès à ceux qui, alléchés par la carotte, s’aveuglent à vouloir continuer de bosser. Multipliez les prises de contact avec la population en diffusant la consigne de grève générale interprofessionnelle et illimitée. Refusez de communiquer aux médias sans imposer vos conditions de prise de parole.

Il est temps que la peur et la détermination changent de camp.

Adressé aux salariés usagers du service public

Depuis des années vous êtes la cible des opérations de communication gouvernementales visant à vous désolidariser des agents publics en lutte pour que vous restiez désarmés contre la dégradation de vos conditions de vie.

Des spécialistes du discours médiatique, tout en feignant de partager votre quotidien, vous ont rabâché que la plupart de vos problèmes se résumaient à cette opposition : Salariés du Public contre ceux du Privé, en désignant les premiers comme des nantis assis sur des privilèges inacceptables.

Beaucoup d’entre vous sont restés impassibles face à ces mensonges et ont soutenu les grandes grèves de 1995, de 2003 et de 2006. Mais d’autres se sont obstinés à ne pas accepter la vérité et persistent à croire que les gouvernants recherchent le bien de tous.

Pourtant, les crapules milliardaires qui dirigent ce pays, ce continent, ce monde, ne vous ont jamais rendu service. Bien au contraire, ils n’ont toujours défendu que leurs propres intérêts, ceux de l’argent et du pouvoir, contre les vôtres. D’élections en élections, vous vous êtes servi de votre bulletin de vote, en vain, sollicitant ces bourgeois, de gauche comme de droite, les mêmes qui commandent, inlassablement, la marche chaotique de la société.

Jadis, vos grands-parents, vos parents, avaient le courage et l’intelligence de se battre contre leurs vrais ennemis. Et c’est grâce à leurs combats contre le patronat, parfois sanglants, que vous pouvez aujourd’hui manger à votre faim, vous habiller et vous loger décemment, vous soigner, vous instruire, défendre vos droits de salariés. Pour combien de temps encore ? Partout, dans la rue, comme dans le RER, au boulot, chez vos voisins et même parfois au sein de votre propre famille, les stigmates de la pauvreté réapparaissent.

A partir du milieu des années 70, on vous a fait peur dans le but de vous paralyser et ça a plutôt bien fonctionné. On vous a menacé de chômage, de terrorisme, de cataclysme nucléaire ou écologique, d’immigration délinquante… On vous a dit que l’humanité ne valait pas la peine qu’on se battît pour elle, tout en oubliant opportunément de vous rappeler que vous en faisiez partie. Plus par désespoir que par désintérêt, vous furent trop longtemps nombreux à rester chez vous quand on licenciait, privatisait, supprimait un par un les droits sociaux et démocratiques, piétinait la liberté, l’égalité et la fraternité.

Pensant qu’elle contrôle désormais, sans trop de mal, votre opinion, la bourgeoisie croit voir en vous un troupeau docile, incapable de discernement et oublieux des luttes glorieuses du passé. En mai dernier, elle a fait élire comme Président de la République l’un de ses plus violents serviteurs, frère d’un empereur du MEDEF et déterminé à jeter le service public et vos derniers droits aux ordures pour instaurer une société où seuls les plus fort(uné)s dicteront impitoyablement leur loi. Si vous ne réagissez pas maintenant, vous ne pourrez plus circuler et vous exprimer librement dans peu de temps. Vous ne pourrez plus vous loger convenablement, vous soigner, et travaillerez dans des conditions insupportables, si vous ne vous rangez pas aux côtés de ceux qui continuent la bataille.

Les grèves des agents publics peuvent faire trembler les puissants si elles ont votre soutien. Elles peuvent être le point de départ pour une nouvelle société si elles sont rejointes par de grandes grèves dans les entreprises privées.

Ce monde est au bord du gouffre, et vous savez que le jour approche où vous devrez prendre vos responsabilités face à l’Histoire, l’avenir de vos enfants en dépend. Vous devrez renouer avec la lutte du prolétariat révolutionnaire et, cette fois, vaincre la classe capitaliste, gang suicidaire, coupable du chômage, de la guerre et de l’extermination de la planète. Vous savez que vous devrez éviter le cataclysme écologique ou la guerre civile en vous unissant sur des bases fraternelles et solidaires, par la démocratie directe.

Dès à présent, rejetez la manipulation des conglomérats médiatiques, tous aux mains des multinationales de la Banque et de l’armement. Soutenez ou engagez-vous dans une grève reconductible et féroce. Appuyez, préparez la grève générale interprofessionnelle et illimitée.

Il est temps que la peur et la détermination changent de camp.

RAPACES http://rapaces.zone-mondiale.org/
le vendredi 2 novembre 2007 à 23h47

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