08/11/2007

Les policiers déposent leurs téléphones pour protester contre leur nouveau statut

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PARIS (AFP) - Les officiers de police sont invités jeudi par deux syndicats à déposer leurs téléphones sur les bureaux de leurs chefs de service pour protester contre les propositions du ministère de l'Intérieur concernant leur passage au statut de cadre.PARIS (AFP) - Les officiers de police sont invités jeudi par deux syndicats à déposer leurs téléphones sur les bureaux de leurs chefs de service pour protester contre les propositions du ministère de l'Intérieur concernant leur passage au statut de cadre.

Extériorisation d'un vif mécontent pour les uns, grève du zèle pour les autres: le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) et Synergie, deux syndicats qui représentent 98% des officiers de police, ont appelé leurs adhérents à se mobiliser.


Une nouvelle réunion de négociations sur les questions de temps de travail liées au statut de cadre doit se tenir jeudi, une réunion que les syndicats qualifient déjà "de la dernière chance".
Le Snop a estimé qu'il était "désormais temps pour les officiers de police d'extérioriser leur vif mécontentement". Il leur demande de déposer, "dès la prise de service et pour la durée de la journée", leurs téléphones administratifs (fixes ou portables) dans les bureaux de leurs chefs de service afin de symboliser "l'absence d'écoute de l'administration".

De son côté le syndicat Synergie Officiers va plus loin: outre les téléphones de service, il invite ses adhérents à déposer également leur arme auprès de leur chef et d'observer une grève du zèle. Celle-ci doit se traduire par "un strict respect" des horaires, du code de procédure pénale, du code de la route lors des déplacements professionnels, ainsi que par un "report systématique des affaires non urgentes".

Synergie accuse le ministère de l'Intérieur de violer les termes d'un protocole d'accord de 2004, signé par les syndicats et Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.

Ce protocole, prévoyant le passage des 12.000 officiers de police au statut de cadre au 1er janvier 2008, impliquait de nouvelles conditions de travail et un autre régime indemnitaire.
Mais selon le syndicat, le ministère de l'Intérieur se situe désormais en-deçà de ce qui était prévu dans le document de 2004. Synergie affirme qu'il n'y aura désormais plus de limite du temps de travail, pour 15 euros de plus par mois, et que les officiers pourront être rappelés jour et nuit, sans pouvoir récupérer les week-ends de travail.

Les deux syndicats ont déjà arrêté le principe d'une manifestation nationale unitaire dans la foulée de cette journée de grogne du 8 novembre au cas où ils n'obtiendraient pas satisfaction. Le Snop, souhaitant obtenir "un statut à l'image du corps de cadres responsables" qu'incarne les officiers de police, n'exclut pas "une action unitaire forte et décisive" tant "dans les services que dans la rue, où et quand il le faudra, et tant qu'il le faudra pour que justice nous soit rendue".
Par ailleurs, les syndicats négocient actuellement un règlement des heures supplémentaires qui leur sont dues depuis des années et qui atteindraient les cinq millions d'heures, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, six à sept millions selon les syndicats.

Un sujet qui avait déjà fait descendre dans la rue, à l'appel du Snop, un millier de policiers le 14 juin dernier dans plusieurs villes de France, dont plus de 500 à Paris qui étaient venus crier leur colère sous les fenêtres du ministère des finances à Bercy.




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