PARIS (AFP) - Les urgentistes hospitaliers menacent de durcir en janvier une grève illimitée entamée lundi, sans conséquences pour les patients, pour obtenir la rémunération d'heures supplémentaires impayées depuis des années et davantage de moyens pour l'hôpital.
PARIS (AFP) - Les urgentistes hospitaliers menacent de durcir en janvier une grève illimitée entamée lundi, sans conséquences pour les patients, pour obtenir la rémunération d'heures supplémentaires impayées depuis des années et davantage de moyens pour l'hôpital.
Les représentants des grévistes ont jugé "insuffisantes" des propositions faites lundi par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, au cours d'une visite aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris.
Mme Bachelot a indiqué qu'une "concertation" sur les 23 millions d'heures supplémentaires et 3,5 millions de jours de RTT impayés à l'ensemble des salariés des hôpitaux, "soit 800 à 900 millions d'euros", s'ouvrirait le 7 janvier. Elle a ajouté disposer de 572 millions d'euros, dont 324 fournis par les hôpitaux eux-mêmes.
"Nous avons l'argent, mais il y a un certain nombre de modalités à préciser", a-t-elle déclaré, ajoutant que participeraient à ces rencontres des organisations syndicales représentant l'ensemble des salariés des hôpitaux.
Cependant, selon la ministre, certaines "organisations du personnel souhaiteraient non pas recevoir de l'argent mais acquérir des points de retraite".
Présent pendant la visite, Patrick Pelloux, urgentiste à Saint-Antoine et président de l'Amuf, l'un des syndicats appelant à la grève, a contesté les chiffres fournis par Mme Bachelot.
"Il y a un certain nombre de représentants des directions qui sont là. Il sont très étonnés, l'argent n'a pas été provisionné, on ne sait pas où il est", a-t-il déclaré.
Il a également rappelé d'autres revendications, comme la revalorisation de la garde, payée 450 euros quand elle est réalisée par un médecin à statut "hospitalo-universitaire", 250 quand c'est un urgentiste et 150 euros quand il s'agit d'un médecin libéral qui est en outre rémunéré pour chaque acte accompli (un seul acte pouvant atteindre 80 euros un dimanche), selon l'Amuf.
Affirmant ne "rien" attendre de la visite de la ministre, M. Pelloux a estimé que "si le gouvernement ne montre pas de signes de dialogue (...), après le 1er janvier on ne répondra probablement pas aux assignations".
La grève entamée lundi, suivie à 100% dans les Samu et à 80% dans les hôpitaux, selon l'Amuf, n'a aucune conséquence pour les patients, car les grévistes sont "assignés" et travaillent tout en étant comptabilisés comme grévistes.
Un durcissement de la grève n'entraînerait pas non plus de conséquences pour les patients se rendant aux urgences ou faisant appel aux Samu. Mais il pourrait en avoir sur certaines interventions médicales ou chirurgicales "programmées", du fait de l'affectation provisoire aux urgences de médecins d'autres services.
De son côté, Marc Giroud, président de l'autre syndicat d'urgentistes appelant à la grève, Samu de France, a estimé que la ministre à fait état d'"intentions agréables à entendre qui ne suffisent pas".
Le 7 janvier, "il faudra qu'il en sorte quelque chose", a-t-il précisé, ajoutant: "si c'est pour nous chanter des chansonnettes, la colère va changer de nature".
Enfin, la CGT-santé, premier syndicat parmi les fonctionnaires hospitaliers, a appelé à "l'amplification du mouvement avec l'ensemble des salariés de la santé (...) afin d'obtenir de véritables négociations".
"L'hôpital a besoin de personnels en nombre suffisant, bien formés, correctement payés et travaillant dans de bonnes conditions. Aujourd'hui (...) aucune de ces conditions n'est effective", selon elle
Par Par Daniel MARTINEZ
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