Par Par Mathieu FOULKES AFP - il y a 18 minutes
PARIS (AFP) - Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a réuni jeudi les partenaires sociaux pour une "conférence de revalorisation" des pensions de retraites qui a débouché sur une hausse inférieure à l'inflation au 1er janvier, alors que les syndicats plaidaient pour un vrai "coup de pouce".
Cette conférence, prévue tous les trois ans par la loi Fillon de 2003, a permis au gouvernement d'entériner une hausse des pensions de 1,1% au 1er janvier, alors qu'il table sur une inflation de 1,6% l'an prochain et que les experts misent plutôt sur un taux proche de 2%.
Le ministère explique ce différentiel par le fait que la hausse accordée en 2007 (+1,8%) a finalement été supérieure à l'évolution des prix.
Les principales décisions concernant le montant des pensions devraient attendre la "négociation globale" sur les retraites prévue "en mars ou avril" 2008, selon des représentants syndicaux interrogés.
M. Bertrand a néanmoins reconnu devant les partenaires sociaux qu'il "faudrait probablement aller au-delà de la revalorisation de 1,1% initialement prévue si l'inflation est effectivement supérieure aux prévisions".
"Le gouvernement n'a pas l'intention d'attendre le PLFSS 2009 (budget de la Sécu présenté en septembre, ndlr) pour procéder, le cas échéant, à une correction", a-t-il dit.
Les organisations syndicales n'ont cependant pas caché leur déception à la sortie du ministère.
"Il n'y aucune mesure immédiate de revalorisation des pensions", a regretté Jean-Christophe Le Duigou (CGT).
"C'est une grosse déception car on nous demande d'attendre le rendez-vous de 2008 pour aborder la question, mais les retraités ne peuvent pas payer leur fioul ou les produits de première nécessité avec des hausses évoquées dans quatre ou cinq mois", a relevé Bernard Devy (FO).
Selon lui, "le gouvernement est plus préoccupé par les grands équilibres financiers que par le pouvoir d'achat des retraités", qui figurait pourtant parmi les priorités affichées par Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale.
Michel Moïse-Mijon (CFTC) a pour sa part noté que "le thème des petites pensions avait été abordé sans que son contour ait été clairement défini", pronostiquant une "déception des retraités qui auraient sans doute préféré un effet d'anonce immédiat".
A l'opposé, le Medef, par la voix de son responsable de la protection sociale, Jean-René Buisson, a souligné que "la situation financière dégradée des comptes sociaux ne permettrait pas de prendre des mesures qui viendraient encore alourdir les déficits et reporter les efforts pour les financer sur les générations futures".
Les représentants syndicaux ont toutefois salué la volonté du ministre de "discuter", lors du rendez-vous de 2008, de "la meilleure façon de garantir à l'avenir davantage de réactivité et une indexation plus précise" du montant des pensions.
"Des travaux complémentaires pour la mise en place d'indicateurs pertinents de mesure de l'évolution du niveau de vie et du pouvoir d'achat des retraités" vont également être engagés, a assuré le ministre.
"Nous avons besoin de plus de réactivité sur le montant des pensions, avec d'autres indicateurs que le patrimoine ou les indices de prix", a souligné la présidente (CFE-CGC) de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), Danièle Karniewicz.
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