Les deux gardiens de la paix, poursuivis pour "non-assistance à personnes en danger" après la mort de deux adolescents le 27 octobre 2005, vont pouvoir être renvoyés en correctionnelle.
Les deux gardiens de la paix, poursuivis pour "non-assistance à personnes en danger" après la mort de deux adolescents le 27 octobre 2005, vont pouvoir être renvoyés en correctionnelle.
Un arrêt de la cour d'appel de Paris a ouvert la voie, vendredi 25 janvier, au procès de deux policiers à propos de la mort de deux adolescents le 27 octobre 2005 dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à l'origine d'une vague de violences dans les banlieues.
La chambre de l'instruction a confirmé une décision du juge d'instruction de Bobigny Olivier Géron, qui refusait la mise en examen de trois autres policiers ainsi que de nouvelles auditions, et refermait l'enquête, a-t-on appris de source judiciaire.
Le juge va donc pouvoir renvoyer en correctionnelle les deux gardiens de la paix poursuivis pour "non-assistance à personnes en danger". En raison des délais légaux de règlement de l'affaire, le procès ne pourra se tenir avant 2009.
Poursuivis par des policiers, trois adolescents s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF. Deux d'entre eux, Zyed Benna et Bouna Traoré, sont morts électrocutés. Le troisième, Muhittin Altun, a été gravement blessé.
Violences urbaines
Le drame avait déclenché des violences urbaines dans toute la France, les plus graves depuis la Seconde guerre mondiale. Elles ont duré jusqu'au 17 novembre et se sont soldées par 300 bâtiments et 10.000 véhicules incendiés, ainsi que 130 policiers et émeutiers blessés.
Dans leur déclenchement, les familles des victimes de Clichy jugent déterminants les propos du ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, qui avait déclaré le lendemain des faits la police hors de cause et assuré que les jeunes gens décédés étaient impliqués dans un vol sur un chantier.
L'enquête menée par l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices") a établi qu'il y avait eu deux poursuites successives de policiers sur des jeunes et confirmé une intrusion préalable sur un chantier privé, sans qu'elle puisse être imputée aux victimes.
Conversations radio
Les éléments fondant les mises en examen des policiers sont des conversations radio lors du drame.
Le premier mis en examen est un gardien de la paix présent sur le terrain, qui déclare notamment trois fois à ses collègues avoir vu les deux jeunes gens se diriger vers le transformateur EDF et lance : "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau".
Le second mis en examen est un policier ayant reçu les alertes à la salle de contrôle. Il est reproché aux suspects de ne pas avoir prévenu EDF pour que l'électricité soit coupée dans le transformateur. (Reuters)
NOUVELOBS.COM
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