La disparition suspecte d'un programme sur Sarkozy donne une importance inattendue à l'actualité de Direct 8, la chaîne aux 0,5% de parts d'audience... Sur place, Marianne2 apprend que Rachida Dati peut visionner sa prestation avant diffusion. Cool...
D'un coup d'un seul, le service de presse de Direct 8 s'est retrouvé totalement débordé. La conférence de presse prévue le jeudi 31 janvier à 9h00 du matin pour présenter les nouveautés de la grille et annoncer une grande campagne d'affichage a soudain attiré bien plus de journalistes que prévu. Heureusement, on avait vu large. Le café, les macarons et le jus d'orange n'ont pas manqué pour le petit déjeuner, les hôtesse taille mannequin ont pu gérer le vestiaire de tout le monde et il y eut assez de « cadeaux presse » - en l'occurrence, une mallette de jetons de poker en métal chromé – pour tous les invités.
Audience exceptionnelle
Philippe Labro et Yannick Bolloré (fils de Vincent Bolloré, propriétaire de Direct 8, d'un yacht et d'un Falcon présidentiels) sont apparus très détendus et certainement ravis de s'exprimer devant une petite centaine de personnes au lieu des quelques dizaines attendues. Ils ont évoqué les excellents résultats de la chaîne… dans un langage malgré tout quelque peu crypté : « Nous sommes quatre soirs sur dix dans le tiercé de tête des chaînes de la TNT », s'est félicité Yannick Bolloré. Après la présentation de programmes extrêmement originaux made in Endémol (un jeu sur la vie des people), de nouveaux films très nouveaux (Donnie Brasco, 1997, Razzia sur la schnouff, 1954…) et du lancement d'une grande campagne de publicité pour la chaîne, est arrivé le moment délicat des questions.
Le super buzz de la censure
Car si tant de journalistes s'étaient déplacés jusqu'à Puteaux à cette heure matinale, c'était moins pour les macarons que pour en savoir plus sur la fameuse émission 88 minutes consacrée à « Sarkozy et les femmes » et déprogrammée à la dernière minute samedi dernier. Tandis que la direction assure que c'est un « problème technique » qui a justifié sa mise à la trappe, les intervenants prévus ce jour-là (Jean-François Probst notamment, auteur d'un livre sur Les Dames du Président, aux éditions du Rocher) et les techniciens de la chaîne ont crié à la censure politique. Résultat, les journalistes de la rédaction de Direct 8 se sont même réunis mercredi avec le projet de fonder une société des rédacteurs. Philippe Labro se défend maladroitement, se moquant de la « réunionnite des journalistes ». Et il insiste sur la présence du socialiste Benoît Hamon sur sa chaîne mardi, preuve, selon lui, du pluralisme politique de Direct 8. En interne, pourtant, on parle beaucoup plus des retouches que Rachida Dati a imposé à l'interview qu'elle a donné lundi. Une coupe par-ci, une coupe par là : contrairement à Benoît Hamon, la ministre a revu toute l'émission avant sa diffusion.
Au final, la chaîne qui réunit 0,5% de part d'audiences fait bien plus parler d'elle grâce à ces mini-scandales qu'à tous ses efforts de communication, mallette de poker comprise. Sera-t-elle plus regardée pour autant ? Peut-être. Mais inutile d'espérer y découvrir un débordement incontrôlé ou un imprévu marrant. Comme l'a confirmé Yannick Bolloré, Direct 8, la chaîne qui justifiait sa création par son concept original basé sur la multiplication d'émissions en direct préfère aujourd'hui les émissions pré-enregistrées. Du genre de celles qu'on peut annuler ou retoucher à la dernière minute.
Anna Borrel
http://www.marianne2.fr/
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