08/02/2008

Flics racistes suite...

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AMIENS (AFP) - Cinq personnes, dont trois policiers de la brigade anticriminalité d'Amiens qui ont depuis été suspendus par leur hiérarchie, étaient en garde à vue vendredi à la suite de propos racistes présumés tenus dans un bar d'Amiens dans la nuit du 1er au 2 février.

Selon plusieurs témoignages, ce groupe aurait fait irruption vers 23h30 dans le pub "My Goodness", à Amiens, aux cris de "sieg heil" avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de saluts hitlériens.







Cinq personnes dont trois policiers d'Amiens en garde à vue pour des propos racistes
AFP
Par Par Gersende RAMBOURG AFP - il y a 13 minutes


Les trois policiers -un brigadier chef d'une quarantaine d'années et deux gardiens de la paix trentenaires-, étaient en civil et avaient quitté leur service une demi-heure plus tôt, selon une source policière.

L'un des suspects a été placé en garde à vue "depuis jeudi en fin d'après-midi", et les autres l'ont été soit "pendant la nuit" de jeudi à vendredi, soit vendredi matin, a précisé le procureur de la République d'Amiens Patrick Beau, qui a ouvert jeudi une enquête préliminaire.

Une source proche de l'enquête a indiqué que l'un des policiers serait représentant de la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), un syndicat minoritaire d'extrême droite et qu'un autre aurait fait des campagnes pour le Front National.

Selon le patron du bar, les suspects étaient passablement "énervés" à leur arrivée dans l'établissement et se sont "lancés dans des diatribes verbales accompagnées de gestes en rapport", a expliqué son avocat Hubert Delarue. "Ils ont tenu des propos racistes, antisémites et xénophobes", a-t-il affirmé. Ils auraient aussi pris à partie deux employés d'origine africaine.

"Un employé leur a demandé d'arrêter ou de quitter le bar (...) Le patron leur a demandé à son tour et des clients ont commencé à s'exciter, à s'indigner. Ils ont fini par partir en maugréant, tout en menaçant (le patron) de représailles si la chose s'ébruitait", a-t-il ajouté.

Le procureur a précisé avoir reçu vendredi une plainte du patron du bar pour "menaces sous condition" et avoir ordonné une enquête jointe sur cet aspect.

Le "My goodness", situé dans un quartier animé, est un "établissement tout à fait correct, où il semble qu'ils (les policiers) allaient parfois", a souligné le procureur. "Ils n'en étaient pas des piliers, mais ils ont été identifiés comme policiers" par plusieurs clients.

Par ailleurs, selon Me Delarue, les cinq hommes auraient "tous fait état d'une qualité de policier" lors de leur passage dans le bar.

Des clients ont apporté leurs témoignages écrits au patron qui les a transmis à la police, selon l'avocat.

Le syndicat de policiers Alliance de la Somme s'est dit étonné par l'affaire, affirmant que si les faits étaient "avérés, c'est inacceptable".

"Ils étaient bien notés et faisaient bien leur travail", a souligné Didier Courtin, secrétaire départemental du syndicat. "Deux d'entre eux avaient même été décorés il n'y a pas longtemps", a-t-il précisé.

"On n'a jamais vu de comportements anormaux" de leur part, a-t-il encore noté, alors que les suspects auraient revendiqué dans le bar leur appartenance au mouvement néo-nazi "White power".

Jeudi, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a condamné "avec la plus grande fermeté ces actes et propos intolérables" et indiqué que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices), était chargée d'une enquête.

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