07/03/2008

Alors comme ça le chômage baisse à trois jours des municipales, M. Fillon ?

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http://www.betapolitique.fr/Alors-comme-ca-le-chomage-baisse-a-03361.html

Hier, un Sarkozy, un Fillon et une Lagarde triomphants nous ont annoncé que le taux de chômage 2007 avait atteint un seuil historiquement bas.

On s’en réjouirait tellement, si cela voulait dire que plus de Français ont trouvé un emploi !
Pourtant, il faut être très prudent et l’on peut émettre de doutes craintes sur ce chiffre et ces annonces de François Fillon à 3 jours du scrutin local :

D’abord, il faut le rappeler encore, parce que le "taux de chômage" ne concerne que le nombre de personnes n’ayant pas d’emploi à plein temps et recensées par l’ANPE. Une politique de radiations massive, l’explosion des temps partiels subis et le départ en retraite des générations du baby boom sont un excellent moyen de faire baisser les chiffres (apparents) du chômage sans créer d’emploi ni augmenter donc le nombre de Français ayant un vrai travail. C’est ce que le gouvernement avait déjà fait il y a un peu plus d’un an en vue des présidentielles. Ce qui compte, c’est que l’emploi monte. Un chômage qui baisse par radiations, temps partiel et effets démographiques, cela n’a aucun intérêt. Quelqu’un va-t-il un jour nous les donner, ces chiffres de l’emploi ?

Et même cette baisse comptable n’est pas aussi solide que ce que clame Madame Lagarde, puisque dès janvier 2008, les chiffres repartaient à la hausse de 0,7 %. Mais on ne parle pas des chiffres de 2008, dans ces déclarations claironnantes. Juste de 2007...
Aucun des indicateurs majeurs pour la création d’emplois n’est au vert et c’est un rouge vif au contraire qui caractérise les chiffres de la croissance, du commerce extérieur, de l’investissement, sans compter le mauvais moral des ménages et, cerise sur le gateau, l’état des comptes publics (déficit budgétaire, sécurité sociale). Il y a donc largement de quoi douter de la bonne santé retrouvée de l’économie française. D’ailleurs, la majorité UMP se garde bien de signaler un autre "record" : en 2007, les défaillances d’entreprises (redressements ou liquidations judiciaires) ont augmenté de 5%.

En vérité, la situation se dégrade nettement, avec la montée des emplois à temps partiel, des travailleurs pauvres et des sous-traitances violentes qui extrenalisent les risques mais centralisent les profits.

Le chiffre du chômage ne signifie plus grand chose si nous avons en face une hausse tout aussi "historique" des travailleurs pauvres, des temps partiels subis, etc.

La "création d’emplois" en intérim (la durée moyenne d’une mission est de 2 semaines) a progressé, elle, de 5,8% en 2007. À l’heure où l’on fustige cette "erreur historique" qu’auraient été les 35 heures, fleurissent une majorité de mi-temps et de tiers-temps sans avenir. Faut-il honnêtement s’en enorgueillir ?

Sur les 321.000 entreprises nées en 2007, 87% n’ont généré qu’un seul poste : celui du créateur. D’une part, dans un contexte de chômage de masse et de sous-emploi, "l’envie d’entreprendre" n’est pas liée à la "confiance" mais à l’instinct de survie.

Ce bilan est consternant, c’est pour cela que le gouvernement ne l’a pas proposé au débat public. Il tente, à trois jours de l’élection annoncée catastrophique pour la majorité, de jouer un coup de communication dans l’espoir que personne n’aura le temps de répondre dans la cacophonie des dernières heures.

En ce qui concerne Betapolitique, au moins, le pari est raté. On vous a vu Messieurs, et le procédé ne vous grandit pas.

vu sur:http://www.betapolitique.fr

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