28/04/2008

ANPE/ASSEDIC, du nouveau pas si nouveau

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PARIS (AFP) - L'organisme qui va remplacer l'ANPE à partir de 2009 et regrouper l'accueil, l'orientation et l'indemnisation des chômeurs, a commencé à se mettre en place lundi avec le choix, très largement dicté par le gouvernement, d'un président et d'un délégué général.








Acte fondateur de la fusion ANPE-Assedic, désignation des dirigeants
AFP
Par Claudine RENAUD AFP - il y a 2 heures 44 minutes

Le conseil d'administration du nouvel organisme qui n'a pas encore nom ni de logo (un cabinet y travaille), s'est réuni pour la première fois dans les locaux du ministère de l'Emploi et a commencé par élire son président.

Sans surprise, il s'agit d'un dirigeant de Safran, Dominique-Jean Chertier, 58 ans qui briguait ce poste depuis plusieurs mois, sans challenger.

M. Chertier, nommé par l'Etat comme personnalité qualifiée, a été élu à l'unanimité, moins une voix, celle de la CGT qui s'est abstenue.

Il fera équipe, au moins provisoirement, avec l'actuel directeur général de l'ANPE, Christian Charpy, 48 ans, dont la nomination a été entérinée par un avis favorable mais loin d'être unanime du conseil d'administration.

MM. Chertier et Charpy ont en commun d'avoir conseillé Jean-Pierre Raffarin à Matignon, et de participer à l'élaboration des politiques de l'emploi depuis de nombreuses années.

Le conseil d'administration a décidé de siéger une fois par mois, la prochaine le 14 mai, pour tenter de rattraper le retard d'environ un mois et demi pris par la fusion ANPE-Assedic.

Pour les salariés et les demandeurs d'emploi, la fusion doit se matérialiser le 1er janvier, parallèlement à l'entrée en vigueur de nouvelles règles d'indemnisation par l'assurance chômage plus coercitives qu'aujourd'hui.

De nombreuses questions restent en suspens, notamment budgétaires. A quoi ressemblera la carte du réseau ? Combien l'Etat mettra au pot ?

La fusion ANPE-Assedic représente aussi un défi interne pour les deux organismes, l'un de statut public (l'ANPE, 30.000 personnes), l'autre privé (les Assedic, près de 14.000 salariés).

M. Chertier connaît bien les arcanes de la législation de l'emploi et les partenaires sociaux pour avoir dirigé dix ans le régime d'assurance chômage (1992-2002).

La CGT et la CFE-CGC ont délivré un avis négatif sur le choix de M. Charpy, la CFTC a émis un vote réservé, souhaitant que M. Charpy ne joue qu'un rôle provisoire, la CFDT refusant de prendre part au vote par protestation.

FO a émis un vote positif, de même que l'ensemble des représentants du patronat (Medef, CGPME, UPA).

La CFDT reproche au gouvernement de ne pas avoir tenu son engagement de placer un homme neuf à la tête du nouvel opérateur.

FO ne faisait "pas de blocage sur la personne de M. Charpy", mais a promis d'être vigilant à ce que pas plus le personnel de l'ANPE que celui des Assedic, ne soit privilégié dans le nouveau schéma.

Le gouvernement s'était réservé la faculté de désigner le délégué général du nouveau service unique de l'emploi dans la loi promulguée le 13 février sur la fusion ANPE-Assedic. Les partenaires sociaux avaient juste leur avis à donner.

Selon une source syndicale interne à l'ANPE, avec M. Charpy, "le gouvernement a voulu un délégué général très politique pour mieux faire mousser les résultats sur le terrain de l'emploi".

M. Charpy, 48 ans, énarque, est à la tête de l'ANPE en 2005. Début février, personne n'aurait parié sur lui, notamment après le rapport de la Cour des comptes épinglant la dérive des rémunérations des dirigeants de l'ANPE ces dernières années.


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