PARIS (AFP) - Le président de l'Arche de Zoé, Eric Breteau, maintient dans un livre que l'Elysée et le ministère des Affaires étrangères connaissaient dès juillet 2007 son projet d'exfiltrer des enfants présentés comme orphelins du Darfour, pour lequel ils exprimaient même de l'"intérêt".
Arche de Zoé: l'Elysée et le Quai d'Orsay étaient "intéressés", affirme Breteau
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AFP - il y a 1 heure 1 minute
Selon son récit "L'Arche de Zoé, les dessous de l'affaire d'Etats", à paraître vendredi, Eric Breteau a rencontré au Quai d'Orsay le 4 juillet Laurent Contini, un conseiller de Bernard Kouchner, qui lui a assuré que le ministre jugeait le projet "politiquement intéressant", car susceptible de relancer sa propre action auprès de l'Onu en faveur d'une opération de soutien aux populations de cette province soudanaise ravagée par une guerre civile.
Le conseiller évoque le risque d'une réaction hostile de Khartoum mais conclut l'entretien en expliquant "qu'il ne s'opposera pas au projet" et lui garantira une "passivité bienveillante", affirme Eric Breteau.
Dans la journée même, celui-ci remercie par écrit Laurent Contini --qu'il appelle par son prénom-- de son "excellent accueil", selon une copie du courrier présentée en annexe.
Le président de l'Arche de Zoé évoque aussi un rôle joué par "l'assistant de Catherine Pégard", une proche conseillère de Nicolas Sarkozy, auquel il dit avoir exposé le projet à la mi-juillet lors d'un dîner, et qui, selon lui, se dit "convaincu de son bien-fondé".
Ce "contact élyséen" (jamais nommé) suggère de "mettre Cécilia Sarkozy sur le devant de la scène", envisageant sa présence à l'arrivée des enfants sur le sol français.
Mais un "conflit d'intérêt semble naître entre l'Elysée et le Quai d'Orsay", selon les termes de Breteau. Mme Pégard, lui assure son assistant, "dit clairement" alors à la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade "que le dossier Arche de Zoé est suivi par l'Elysée".
Car du côté de la diplomatie française, un autre contact, cette fois le 31 juillet avec la chef de cabinet de Rama Yade, s'est avéré "plutôt tendu", dit Eric Breteau.
Mme Yade, résolument opposée au projet, a diligenté "dès le 9 juillet" une enquête pour "exercice illicite de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption", le volet français de la procédure judiciaire dans lequel quatre des six membres de l'Arche de Zoé seront mis en examen début 2008.
Début avril peu après sa sortie de prison --à la suite de la grâce accordée dans le volet tchadien par le président Deby-- Eric Breteau avait affirmé dans les médias que l'opération avait été encouragée l'été dernier par "des conseillers de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner".
Cela a été catégoriquement démenti par l'Elysée tandis que M. Kouchner a affirmé qu'il envisageait des poursuites.
(Eric Breteau, "L'Arche de Zoé, les dessous de l'affaire d'Etats", à paraître le 2 mai - Plon - 215 p. - 18,90 euros)
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