11/04/2008

Le gouvernement axe ses économies sur la politique sociale

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On s'en doutait..

PARIS (AFP) - Revenu de solidarité active (RSA) sous conditions, restrictions pour les fonctionnaires, économies à la Sécurité sociale, sanctions contre les chômeurs, désengagement des tarifs sociaux SNCF: le gouvernement a donné cette semaine un tour de vis à sa politique sociale.









Le gouvernement axe ses économies sur la politique sociale
AFP
Par Simon VALMARY AFP - il y a 19 minutes


"Ce ne sont pas les économies qui feront la réforme, c'est la réforme qui permettra les économies", a déclaré le président Nicolas Sarkozy dans son discours sur la Révision générale des politiques publiques (RGPP) le 4 avril annonçant un vaste plan de réduction des déficits avec un objectif de 7 milliards d'euros d'économies à l'horizon 2011.

Une semaine plus tard, l'axe de ces réformes s'est précisé après l'annonce de mesures d'économies dans les domaines de la politique de l'emploi, de la santé et de la famille, que syndicats et opposition politique ont dénoncé comme un retour de la "rigueur" et une "régression".

"Les dépenses sociales sont indispensables pour notre pays mais si le poids des prélèvements obligatoires est tel que les emplois se délocalisent, ça crée des chômeurs en plus et ça fait exploser les dépenses sociales", a expliqué le chef de l'Etat lors de son déplacement à Cahors, le 8 avril.

Après avoir confirmé pour 2009 le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, le président a indiqué dans le Lot que le RSA, dont la généralisation annoncée pour 2009 était estimée entre 2 et 3 milliards d'euros, serait "calibré en fonction des disponibilités financières" de l'Etat.

Le RSA, mesure phare du gouvernement dans sa lutte contre la pauvreté portée par l'ancien président d'Emmaüs Martin Hirsch, doit garantir à un allocataire de minima social que trouver un emploi n'entraîne pas une baisse de ses revenus.

Afin de réduire les dépenses de l'assurance-chômage et lutter contre des fraudes, M. Sarkozy a aussi demandé au gouvernement de présenter un texte permettant de "tirer les conclusions" du refus par un demandeur d'emploi de deux offres d'emploi "raisonnables". Ces "conclusions" pourraient prendre la forme de sanctions, en faveur desquelles le chef de l'Etat s'est de nombreuses fois prononcé.

La politique de santé sera également réévaluée par le biais d'"un plan de financement de la sécurité sociale d'ici 2009" qui impliquera "des économies portant sur le médicament", sur la "gestion de l'ensemble du système" et sur "la manière de rembourser un certain nombre de soins", a annoncé le ministre du Budget Eric Woerth.

La prescription de certains médicaments et des arrêts de travail seront notamment ciblés pour réaliser 5 milliards d'économies supplémentaires.

Le gouvernement a aussi annoncé son intention de se désengager des tarifs sociaux réduits à la SNCF, estimant qu'ils "s'inscriv(ai)ent dans la politique commerciale de la SNCF".

L'Etat compense actuellement le manque-à-gagner causé par ces tarifs sociaux (familles nombreuses, billets populaires de congé annuel, abonnements pour étudiants et apprentis ou sur les trajets domicile-travail) par une indemnité, qui s'élevait à 70 millions d'euros dans le budget 2008 de la SNCF.

Les associations familiales, mais aussi des députés de la majorité, ont rejoint le concert des protestations, dénonçant une "remise en question" de la "solidarité de base".

"Les mesures annoncées chaque jour contribuent à alourdir le climat", a souligné vendredi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, estimant que "tous les ingrédients sont réunis pour des mobilisations d'ampleur", à l'instar de celle des lycéens.


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