PARIS - Les lycéens parisiens ne désarment pas. Ils étaient encore entre 20.000 et 40.000 mardi dans les rues de la capitale, selon les sources, à défiler contre les 11.200 suppressions de postes prévues à la rentrée de septembre 2008, alors que dans le reste de la France à l'exception de Bordeaux, l'heure est cette semaine aux vacances.
Lycéens: Paris entretient la flamme
AP
Par JeanMarie Godard AP - il y a 2 heures 27 minutes
Les lycéens appellent à de nouveaux défilés jeudi. Le ministre de l'Education Xavier Darcos doit par ailleurs rencontrer à nouveau l'UNL et la FIDL mercredi matin, après un premier rendez-vous sans succès vendredi dernier.
A Bordeaux, seuls 300 lycéens ont manifesté à la mi-journée, le même chiffre étant avancé par les organisateurs et par la police. Les organisateurs expliquaient la faible mobilisation par l'organisation d'épreuves de bac blanc pour les élèves de 1ère et de terminale dans la plupart des établissements bordelais, ainsi que par des épreuves de sports de bac pour une partie des élèves de terminale.
Mais à Paris, en deux semaines de mouvement, les cortèges n'ont cessé de prendre de l'ampleur, passant de 2.000 manifestants le 27 mars à 20.000 ce mardi selon les seuls chiffres de la police. Il s'agissait de la sixième journée de mobilisation depuis le début du mouvement.
Des bagarres entre bandes rivales venues des Yvelines et de Seine-Saint-Denis se sont produites à plusieurs reprises en tête du cortège, provoquant l'intervention des forces de l'ordre présentes en très grand nombre pour séparer les protagonistes.
Comme jeudi dernier, le mot d'ordre de l'Union nationale lycéenne (UNL) et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) était accompagné d'un appel à la grève et à la mobilisation de plusieurs syndicats d'enseignants dont le SNES, majoritaire dans le second degré, pour Paris et Bordeaux.
En Ile-de-France, le SNUIpp, majoritaire parmi les instituteurs, avait également appelé à cesser le travail contre la réforme des programmes scolaires. Le mouvement a été suivi par 19% des enseignants en moyenne générale, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Education, 16,17%, en comptant les personnels non-enseignants.
Là encore, c'est dans l'académie de Paris que la mobilisation a été la plus forte avec 30% de grévistes dans le premier degré selon le ministère, plus de 50% de source syndicale.
De son côté, M. Darcos a jugé cette mobilisation faible. "Depuis cinq semaines, on ne cesse de dire: 'vous allez dans le grand soir, la manifestation s'annonce, ça monte, ça monte'. Aujourd'hui, 82% des professeurs ne sont pas en grève. Je veux rendre hommage aux professeurs qui ne sont pas en grève: ils ont compris que les enjeux étaient ailleurs", a lancé le ministre de l'Education lors des questions au gouvernement à l'Assemblée.
Pourtant, à Paris, le cortège s'est étiré sans mal sur les quelques trois kilomètres qui séparent la place de la République de celle de la Nation, via le boulevard Voltaire.
Comme lors des précédents défilés, c'est une foule joyeuse d'élèves venus de nombreux établissements de l'Ile-de-France qui a défilé dans une ambiance festive, reprenant en coeur "On n'est pas fatigué! On n'est pas fatigué". Dans la manifestation, les ballons et les autocollants de la FIDL et de l'UNL se mêlaient aux ballons rouges du syndicat Sud-Education, aux drapeaux de la CGT et aux autocollants et bannières du SNES.
"Xavier, classes bondées: échec assuré", "Apprendre comprendre. Non à l'élitisme à l'école", ou encore "Contre le recul social, grève générale", pouvait-on lire sur les nombreuses banderoles.
"Le mouvement montre que les lycéens sont attachés à leur droit à l'avenir", a déclaré le président de l'UNL Florian Lecoultre. "C'est un mouvement qui s'amplifie parce qu'on n'est pas entendu", a-t-il ajouté.
Et la présidente de la FIDL Alix Nicolet de mettre en garde: "On va passer le cap des vacances pour une énorme mobilisation à la rentrée. Et à ce moment-là, on aura un rapport de force assez important pour faire céder le gouvernement". AP
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