Michèle Alliot-Marie a demandé samedi 24 mai la suspension d'un gendarme qui a tué vendredi soir un homme qui tentait de s'évader de la compagnie de gendarmerie de Draguignan (Var). La ministre de l'intérieur a aussi appelé à "une enquête interne de la gendarmerie", "sans délai, afin de faire toute la lumière sur les circonstances de cette affaire".
Michèle Alliot-Marie a demandé samedi 24 mai la suspension d'un gendarme qui a tué vendredi soir un homme qui tentait de s'évader de la compagnie de gendarmerie de Draguignan (Var). La ministre de l'intérieur a aussi appelé à "une enquête interne de la gendarmerie", "sans délai, afin de faire toute la lumière sur les circonstances de cette affaire".
Selon le procureur de la République de Draguignan, Christian Girard, "l'homme interpellé a profité du fait que la lumière de l'escalier s'est éteinte pour sauter par une petite fenêtre. Le gendarme a fait les sommations et a tiré sept coups de feu dans sa direction. Trois projectiles l'ont atteint, dont l'un perforant dans le thorax". Joseph Guerdner, selon le nom et l'orthographe qui figure dans la procédure, est parvenu malgré ses menottes et ses blessures à sauter un grillage donnant sur une propriété voisine et à grimper dans un arbre, d'où il est ensuite tombé. Ainsi retrouvé, l'homme de 27 ans est décédé peu après, en dépit des secours, a indiqué le représentant du parquet.
"HOMICIDE VOLONTAIRE"
La victime, sans profession et appartenant à la communauté des gens du voyage, vivait dans un campement à Brignoles. Il avait trois enfants âgés de 10 mois, 3 et 7 ans, a précisé sa soeur aînée, Mauricette Cshatz, ajoutant qu'il "avait fait pas mal de bêtises dans le passé" mais était sous contrôle judiciaire et en voie de réinsertion. Son nom était apparu dans un dossier récent concernant l'agression et la séquestration d'un chauffeur routier. Après trois interpellations, les gendarmes de la section de recherche de Marseille étaient sur sa piste. Ils avaient profité de son pointage pour un contrôle judiciaire à la gendarmerie de Brignoles pour l'interpeller puis le transférer à Draguignan.
Le gendarme, un officier de police judiciaire, maréchal des logis-chef de la brigade de recherche de Draguignan, a été placé en garde-à-vue. "On s'achemine vers une ouverture d'information judiciaire du chef d'homicide volontaire et j'ai demandé au président du tribunal de grande instance de désigner un magistrat autre que celui qui instruisait l'affaire dans laquelle la victime était impliquée", a affirmé le procureur. Pour ce dernier, qui a saisi l'inspection technique de la gendarmerie, la question qui se pose désormais est de savoir si les coups de feu procédaient d'une intention de tuer. Le magistrat a également précisé qu'il souhaitait savoir "si l'utilisation de l'arme s'était effectuée dans le respect de la réglementation spécifique aux gendarmes". Alors que pour la police, l'utilisation ne peut se faire qu'en état de légitime défense, "les textes de la gendarmerie sont plus complexes, parce que les gendarmes sont des militaires qui ont le droit de faire usage de leurs armes dans certaines circonstances, notamment dans le cadre d'évasions", a souligné M. Girard.
Le général Georges Chariglione, commandant la région de gendarmerie PACA et le préfet du Var, Jacques Laisné, étaient attendus sur place. Une quarantaine de proches et de membres de la famille de la victime se sont rassemblés devant la gendarmerie de Draguignan, protégée par des forces de l'ordre en tenue anti-émeutes.
source:http://www.lemonde.fr
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