Alors que le mouvement des pêcheurs contre la flambée du pétrole marque le pas, ces trois professions ont pris le relais. La raffinerie Total de La Mède est bloquée par des routiers et des taxis, l'accès au dépôt d'hydrocarbures de Frontignan par des agriculteurs.
Après deux semaines de protestation, les pêcheurs semblent avoir relâché la pression dans la mobilisation contre la flambée du pétrole mais les agriculteurs, transporteurs routiers et taxis ont pris le relais et bloquent d'ores et déjà lundi matin 2 juin la raffinerie Total de La Mède et l'accès au dépôt d'hydrocarbures de Frontignan. Des manifestations et autres opérations-escargot sont prévues cette semaine.
Raffinerie bloquée
Des routiers ont commencé à bloquer dès dimanche soir les accès à la raffinerie Total de La Mède (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris de sources concordantes.
"Une douzaine de camions ont commencé à s'installer", a indiqué à l'AFP une source policière.
Selon Olivier Marchetti, de l'Union des transporteurs routiers, présent sur place, "une vingtaine" de camions sont arrivés aux abords de la raffinerie en provenance des Bouches-du-Rhône et d'autres sont attendus du Vaucluse où ils ont pris la route à 22 heures comme la loi l'autorise.
L'action des routiers était soutenue par les taxis qui ont commencé à arriver lundi matin à l'aube. Selon un responsable local de la profession, 300 à 500 taxis devaient les rejoindre en tout, "dans un esprit pacifique".
Agriculteurs mobilisés
Une soixantaine de Jeunes Agriculteurs (JA) viticulteurs de la région Languedoc-Roussillon ont de leur côté à nouveau bloqué l'accès au dépôt d'hydrocarbures de Frontignan près de Sète (Hérault), a-t-on appris tôt lundi matin auprès de l'un d'eux.
Les agriculteurs ont pris position vers 2h30 dans la nuit de dimanche à lundi, selon Xavier Fabre, président des JA du Gard. Ils ont enflammé un barrage de pneus, creusé une tranchée avec un tractopelle trouvé sur place et coupé la voie ferrée en bordure du dépôt.
Opérations prévues ce lundi
La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), qui doit être reçue lundi par le ministre des Transports, Dominique Bussereau, a annoncé vendredi des actions dans cinq régions pour le début de semaine, prévoyant notamment des rassemblements lundi devant les préfectures en Alsace, Auvergne, Rhône-Alpes et Bretagne.
Les transporteurs routiers des Alpes-Maritimes devaient perturber lundi matin la circulation sur l'autoroute A8 aux entrées de Nice et de l'aéroport, alors que leurs collègues des Bouches-du-Rhône prévoient de bloquer la raffinerie Total de Mède, près de Marseille.
En Rhône-Alpes, une opération escargot était prévue lundi par les transporteurs aux abords de Lyon, alors que les routiers de Bourgogne envisagent aussi une opération de ce genre entre Besançon et Dijon.
Quelque 200 chefs d'entreprise du transport routier devaient pour leur part manifester à Strasbourg. Plusieurs opérations escargot devaient être également menées en Franche-Comté, dans la banlieue de Rennes, et près de Lille.
Moindre mobilisation des pêcheurs
Le mouvement des pêcheurs commence lui à s'essouffler après deux semaines d'intense mobilisation, entrant désormais dans une "phase d'attente", et cherchant à s'organiser avec les autres pêcheurs européens pour porter leurs revendications à Bruxelles.
"Les bateaux étaient arrêtés depuis quinze jours, ça commence à tirer économiquement, donc il faut que les bateaux repartent", a expliqué dimanche à l'AFP Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches (CNPEM).
"Je pense qu'il y aura une action de sensibilisation" un peu plus tard dans le mois en prévision du conseil des ministres européens le 23 juin, a-t-il ajouté.
La plupart des ports français ont voté en fin de semaine la reprise du travail, à l'exception de ceux de la baie de Saint-Brieuc, de Cherbourg et d'Arcachon. (avec AFP)
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