PARIS (AFP) - Le paiement des heures sup' s'est trouvé dimanche au centre d'une nouvelle polémique, obligeant le gouvernement à clarifier ses intentions, alors que la CFDT lui a demandé officiellement de dissocier les textes de loi sur la représentativité syndicale et le temps de travail.
Le paiement des heures supplémentaires au centre d'une nouvelle polémique
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AFP - il y a 55 minutes
Le Journal du Dimanche, citant "l'entourage du chef du gouvernement" indiquait dimanche que Matignon serait favorable à une négociation du tarif des heures supplémentaires dans chaque entreprise, avec une limite inférieure fixée à 10%, au lieu d'un bonus de 25% par heure actuellement.
Une telle déréglementation permettrait de réduire la facture pour les entreprises de la rémunération des heures supplémentaires à partir de la 36e heure travaillée, et de sortir ainsi de fait complètement du système des 35 heures, souvent comparé à un "carcan" par la majorité.
Alors que deux syndicats (CGT et CFDT) mobilisent pour manifester le 17 juin contre le projet de loi sur la durée du travail, le ministre du Travail Xavier Bertrand a démenti très vite dimanche l'information du JDD en déclarant à l'AFP qu'il n'est "pas question de toucher ou de modifier la rémunération actuelle des heures supplémentaires, ni demain, ni après-demain".
"C'est une question de cohérence politique et d'efficacité économique", a-t-il dit en affirmant que "le code du travail sur ce point là n'est et ne sera en rien modifié".
Réagissant lui aussi à l'article du JDD, le Premier ministre François Fillon a déclaré "que le projet de loi sur le temps de travail, qui sera présenté en Conseil des ministres le 18 juin prochain, ne comporte aucune disposition relative au taux de majoration des heures supplémentaires."
Avant le conseil des ministres, le projet de loi sur la réforme du temps de travail, qui doit faciliter la renégociation, entreprise par entreprise, de nombreuses modalités du temps de travail, modifié à la marge par le ministre vendredi pour répondre aux critiques des syndicats, va être présenté à la commission nationale de la négociation collective cette semaine.
La CGT et la CFDT, qui ont appelé à manifester le 17 juin contestent la partie temps de travail de ce texte, qui va beaucoup plus loin selon les deux syndicats que ce à quoi ils s'étaient engagé dans la "position commune" signée fin avril avec deux organisations patronales (Medef et CGPME) sur le sujet.
Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a d'ailleurs demandé officiellement dimanche sur BFM au gouvernement de dissocier les textes sur la représentativité syndicale et le temps de travail dans le projet de loi.
"Je propose au gouvernement, puisqu'on a un accord sur la représentativité, qu'il fasse un projet de loi sur ce sujet et puisqu'il y a un désaccord sur le temps de travail, qu'il dissocie ce sujet et qu'il ouvre le dialogue sur ce thème pour qu'on essaye de trouver des solutions".
"Alors qu'on était arrivé à un accord et que le patronat lui-même a dit qu'il fallait appliquer l'accord signé, le gouvernement ne veut pas nous entendre, donc la seule solution, c'est de reprendre nos banderoles et d'aller manifester", a-t-il dit.
Sur le dossier des heures supplémentaires, M. Chérèque a affirmé qu'il n'était "pas étonné" d'un éventuel projet de Matignon visant à ouvrir la rémunération des heures supplémentaires à la négociation dans les entreprises, malgré le démenti du premier ministre. "C'est le projet du gouvernement", a-t-il dit.
Quant à Jacques Voisin, président de la CFTC, il a déclaré avoir "peur d'un jeu de scène" venant du gouvernement, pour mieux faire passer le reste de son texte.
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