La famille Kocamer a été renvoyée dans son pays d'origine, hier matin. Une centaine de Lavallois se sont rassemblés devant la préfecture pour protester contre cette décision, sous les yeux de CRS, assurant la sécurité avant le passage du président de la République.
La famille Kocamer a été renvoyée dans son pays d'origine, hier matin. Une centaine de Lavallois se sont rassemblés devant la préfecture pour protester contre cette décision, sous les yeux de CRS, assurant la sécurité avant le passage du président de la République.
La décision est tombée hier matin. La famille d'origine kurde a été reconduite en Turquie. La mobilisation à Laval ne faiblit pas.
Après 14 jours passés au centre de rétention de Rouen, Eliph Kocamer et ses deux enfants ont quitté le territoire français. L'expulsion a eu lieu hier matin à 9 h. La famille d'origine kurde a été conduite de force dans l'avion qui l'a reconduite en Turquie. La famille est arrivée en Turquie en début d'après-midi.
Hier, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de la Mayenne. « C'est une décision inhumaine, dénonce Jean-Marc Bédue du réseau éducation sans frontières (RESF). Nous en avons fait part à la préfète. »
Fabienne Buccio, la préfète du département, s'explique : « J'ai déjà régularisé des familles, mais elles étaient complètes. En l'occurrence, M. Kocamer et les deux autres enfants résident en Turquie. La famille Kocamer n'est donc pas complète sur le territoire français. »
Mme Kocamer vivait en France depuis 2001. Elle s'est installée à Laval. Du fait de leur origine kurde, de multiples demandes d'asiles ont été déposées auprès de l'office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Elles ont toutes été refusées.
Le 4 avril, la préfecture de la Mayenne prend une obligation de quitter le territoire français et propose une aide au retour volontaire de 4 000 €. Mme Kocamer refuse. Le tribunal administratif de Nantes valide l'OQTF (obligation de quitter le territoire français), le 11 juillet dernier.
La manifestation maintenue
« Cette décision rappelle les heures peu glorieuses de notre passé », commentent les branches mayennaises du Parti communiste et des Verts. Le Modem 53, lui, « condamne de tels agissements honteux et indignes faits au nom de notre pays ».
De son côté, le député maire de Laval, Guillaume Garot, déplore également cette expulsion. « La famille Kocamer était bien intégrée à la vie de notre ville. Je pense en particulier aux deux enfants, Ahmet et Eren, qui ne feront pas leur rentrée scolaire à Laval. »
Le comité des parents d'élèves questionne la préfète : « Viendra-t-elle expliquer aux enfants de l'école Pauline-Kergomar et du collège Alain-Gerbault pourquoi les chaises de leurs deux camarades sont vides ? »
Et Guillaume Garot d'ajouter : « Le gouvernement est resté sourd à la mobilisation des centaines de Lavallois et de Mayennais de tous horizons. La politique d'immigration doit être humaine et juste. Elle ne l'est pas aujourd'hui. »
RESF garde contact avec la famille, désormais en Turquie. La manifestation prévue aujourd'hui à 12 h, place de la Mairie est maintenue. « Nour faire le plus de bruit possible pour les Kocamer et les autres familles mayennaises expulsables. »
Thomas SEGUI.
Ouest-France
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