15/08/2008

Pour kouchner, mieux vaut tard que jamais

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Kouchner rencontrera le dalaï-lama

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner va rencontrer la semaine prochaine le dalaï-lama, qui s'est inquiété jeudi du risque de voir mourir la civilisation tibétaine au troisième jour de sa visite en France. La rencontre du prix Nobel de la Paix avec le chef de la diplomatie française devrait avoir lieu le 20 août à Nantes, a révélé l'un de ses proches, son interprète français Matthieu Ricard, en marge d'une visite au centre bouddhique de Plouray dans le Morbihan. A la fin d'une allocution en anglais sur la "compassion", le chef spirituel tibétain a provoqué une vive émotion parmi les 4.000 à 5.000 personnes venues l'écouter lorsqu'il a évoqué "un risque que l'héritage, la culture et la civilisation tibétaines soient mourantes".
"Les évènements tragiques qui ont lieu au Tibet en ce moment menacent fondamentalement la culture, l'héritage et la Nation tibétaine", a-t-il poursuivi, après avoir remercié la foule pour son "soutien au peuple tibétain". Plusieurs drapeaux tibétains étaient visibles parmi les spectateurs, souvent venus en famille, assis sur une colline d'herbe surplombant le temple. Accueilli dans le Morbihan par les autorités politiques et religieuses locales, notamment l'évêque de Vannes Mgr Centène, le XIVe dalaï-lama avait d'abord assisté à une cérémonie privée devant quatre cent fidèles. Il avait ensuite distribué les "kata", écharpes blanches de soie de bienvenue, à tous ses hôtes, avant de se voir offrir un chapeau noir breton qu'il a porté pendant plusieurs minutes. Dans la matinée, le dalaï-lama avait attiré 2.000 personnes au centre bouddhiste d'Aubry-Le-Panthou (Orne) pour un discours en faveur de la paix universelle.
" Le fait de rencontrer le dalaï-lama ce n'est pas anti-chinois "
En marge de ces rencontres, son interprète Matthieu Ricard a révélé la rencontre prochaine avec le ministre des Affaires étrangères. "Bernard Kouchner a exprimé le désir de le rencontrer. Il nous a téléphoné hier (mercredi) soir", a-t-il expliqué, soulignant que les deux hommes se connaissaient depuis longtemps. Aucune rencontre n'était jusqu'à présent prévue entre des membres du gouvernement et le dalaï-lama, dont la venue en France pour une tournée à vocation pastorale d'une douzaine de jours a suscité des tensions avec Pékin et une polémique au sein de la classe politique.
Jeudi encore, la Chine a appelé la France à gérer "prudemment" la question tibétaine, en évitant "toute perturbation" de nature à compromettre les relations franco-chinoise à l'occasion de la visite du dalaï-lama. "Du point de vue des Tibétains, le fait de rencontrer le dalaï-lama ce n'est pas anti-chinois", a souligné Matthieu Ricard.
Le dalaï-lama doit aussi rencontrer l'ancienne candidate PS à la présidentielle Ségolène Royal samedi à Nantes, où il doit dispenser pendant cinq jours un enseignement sur le bouddhisme.
Alors que l'absence de rendez-vous avec Nicolas Sarkozy a fait polémique dans la classe politique, le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, a indiqué mercredi que le dalaï-lama devait être reçu le 10 décembre à Paris par le chef de l'Etat avec l'ensemble des prix Nobel de la paix. Le chef spirituel tibétain devait passer la nuit de jeudi à vendredi à Plouray. Il se rend à Nantes dès vendredi pour une conférence sur la paix où près de 10.000 personnes sont attendues.




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