21/10/2008

"Pas de chiffres, pas de crise" la casse de la statistique publique

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Les statisticiens dans les rues de Paris contre une délocalisation à Metz

il y a 1 heure 9 mins
AFP


Plusieurs centaines d'agents de la statistique publique (Insee, Drees, Dares, etc), ont manifesté mardi à Paris contre la délocalisation programmée de leurs services en Moselle, synonyme selon eux de "désorganisation" et de "démantèlement".








Aux cris de "Les chiffres du chômage, le niveau des prix, et hop tout ça, à la poubelle", et "T'iras en TGV à L'Elysée, délocalisons Matignon", plus de 1.000 agents selon l'intersyndicale de la statistique publique (rassemblant plus de 20 syndicats), 750 selon la police, ont défilé sous la pluie, derrière une banderole "Sauvons la statistique publique".

Les manifestants arboraient de nombreuses affiches sur lesquelles on pouvait lire "La Metz n'est pas dite", "Pas de chiffres, pas de crise", "Agents exilés, statistiques au rabais", "Statistiques en caserne, les chiffres au pas", ou encore "Non à la casse-stistique".

Les agents ont défilé de la Place Saint-Sulpice (6e) jusqu'à la rue de Varenne (6e), où une délégation devait être reçue à Matignon.

Ils protestaient contre la décision du gouvernement de délocaliser à l'horizon 2011 un millier d'agents de la statistique publique à Metz pour compenser la fermeture de casernes et le départs des militaires et de leurs familles.

"C'est une décision arbitraire pour compenser une autre décision arbitraire. On nous prend pour des bouches-trous", a souligné Julie Herviant, porte-parole de l'intersyndicale.

Selon elle, une délocalisation "privera les statisticiens de nombreux contacts professionnels extérieurs nécessaires pour la connaissance des dossiers".

"Les implantations actuelles de la statistique - dont deux tiers sont déjà en province - ont un sens. Elles sont proches des producteurs de chiffres et des organismes avec lesquels on travaille quotidiennement (ANPE, Unedic, caisses d'assurance maladie, conseils généraux, ministères, associations, grandes entreprises, etc)", a-t-elle précisé.

La statistique publique compte environ 8.300 agents. A l'Insee, qui compte quelque 6.000 agents, seulement 1.500 travaillent à Paris, les autres étant répartis dans des directions régionales de l'Institut.

Bernard, agent de l'Insee, voit dans cette décision "un lien avec les polémiques sur les chiffres du chômage, et les mises en cause par plusieurs membres du gouvernement".

"Il y a des risques de démissions et de perte d'expériences", ajoute une manifestante travaillant à la Drees (Ministère de la Santé). "Si le projet aboutit, J'ai des collègues qui partiront vers le privé".


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