Le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin, qui mène l'enquête préliminaire visant Julien Dray pour d'éventuels détournements de fonds, a convenu vendredi que la publication dans la presse d'éléments de l'enquête était "pire qu'un échec" de la confidentialité des investigations, mais "un scandale".
"Il est effectivement scandaleux que des investigations qui sont menées pour vérifier un certain nombre d'éléments soient ainsi jetés en pâture (...) sans respecter un principe fondamental dans notre justice qui est la présomption d'innocence", a-t-il reconnu sur RTL. "C'est pire qu'un échec, c'est un scandale", a-t-il déploré.
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Les ennuis judiciaires de Julien Dray n'en finissent plus de susciter la polémique. Après la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, qui avait pointé du doigt "les atteintes à la présomption d'innocence" dans cette affaire, c'est au tour du procureur de Paris de monter au créneau pour dénoncer le traitement réservé au député PS.
Dans la ligne de mire de Jean-Claude Marin : la parution dans la presse du rapport de la cellule antiblanchiment de Bercy. "C'est pire qu'un échec, c'est un scandale", a-t-il affirmé. "A partir du moment où on publie un document entier en laissant figurer, sans les occulter, les adresses personnelles des personnes en cause, je trouve que c'est inadmissible dans notre démocratie et notre état de droit."
L'intégralité du rapport de Tracfin, sur lequel s'appuie l'enquête préliminaire concernant Julien Dray, a été mise en ligne sur le site Internet de L'Est républicain. Cette publication a conduit le procureur à réclamer la protection de Julien Dray. Ces éléments ont été "jetés en pâture sans prendre la distance nécessaire et notamment sans respecter un principe fondamental de notre justice qui est la présomption d'innocence", a ajouté Jean-Claude Marin.
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