Rome veut interdire les manifestations devant les églises, les casernes, les ambassades...
il y a 40 min
LeMonde.fr LeMonde.fr
Casse-tête à venir en vue pour les organisateurs de manifestations en Italie. Du moins si le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni (Ligue du Nord), mène à bien son projet d'interdire les rassemblements devant les lieux de culte, les ambassades, les casernes, les centres commerciaux et les quartiers très peuplés. Une directive en ce sens devrait être envoyée aux préfets dans les prochaines semaines.
Ces restrictions font suite à la manifestation propalestinienne, dimanche 4 janvier à Milan, qui s'était achevée par la prosternation, en direction de La Mecque, de plusieurs centaines de personnes sur le parvis de la cathédrale. Ces images ont choqué une partie des Italiens et de la classe politique, malgré les excuses - et la promesse de ne plus recommencer - de la communauté musulmane milanaise à l'archevêque de la capitale lombarde.
La 'directive Maroni', qui a, selon son auteur, 'l'objectif de garantir le droit de manifester et celui des citoyens de jouir pacifiquement de leur ville', pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. A Rome, par exemple, la place Navone, bordée par la façade baroque de l'église Sainte-Agnès, pourra-t-elle être à nouveau le lieu de dislocation de nombreuses manifestations comme celles qui ont contré la réforme de l'instruction à l'automne 2008 ? Et que dire de la place du Peuple et de ses trois églises, qui abrita les démonstrations de force de la droite musclée ? Ou Saint-Jean de Latran, devant laquelle, en mai 2007, se rassemblèrent des centaines de milliers de manifestants en faveur de la famille, dont Silvio Berlusconi, alors dans l'opposition ?
Autre nouveauté proposée par le ministre de l'intérieur : les organisateurs de manifestations devront verser une 'caution' pour les éventuels dommages causés par leurs troupes. Une manière d'encourager les responsables à faire la police dans leurs rangs. Si toutefois, ils parviennent encore à trouver un lieu pour exprimer leur colère...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire