Le secrétariat d'Etat au Commerce extérieur a assuré, lundi 26 janvier, que les 5 milliards d'euros injectés par l'Etat dans le circuit bancaire français pour financer des ventes d'avions ne constituaient pas une aide d'Etat, car ce dernier ne donnait pas directement d'argent à Airbus. Une réponse qui fait suite aux interrogations des services européens de la concurrence, qui ont demandé des "éclaircissements" à Paris.

De son côté, le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, a jugé "très utile" cette mesure et a souhaité que l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne s'en "inspirent". A Madrid, le ministère espagnol de l'Industrie s'est déclaré "surpris" de l'initiative française, ajoutant simplement qu'il ne s'était "pas penché sur le sujet".

La plupart des avions achetés à crédit

Lundi matin, l'entourage de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait confirmé que l'Etat allait mobiliser 5 milliards d'euros pour soutenir les ventes d'Airbus, via une injection de fonds dans le circuit bancaire par le canal de la Société de financement de l'économie française (SFEF). La plupart des avions sont en effet achetés à crédit, ce qui pose problème quand celui-ci, comme actuellement, est rationné.

Dimanche, lors du Global Competitiveness Forum de Ryad, Thomas Enders, patron d'Airbus, avait affirmé que les commandes d'avions pourraient chuter de 50% à 60% en 2009 par rapport à 2008 du fait de la crise économique et financière". "Nous luttons pour trouver des financements pour nos clients", avait-il dit en relevant que les difficultés financières se faisaient même sentir désormais auprès des clients du Golfe, qui ont pourtant multiplié les commandes ces dernières années.