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Le Contrôleur des prisons juge la situation «grave»
Jean-Marie Delarue, qui présentait ce mercredi son rapport annuel, appelle entre autres à un plus grand respect des droits des personnes lors des gardes à vue.
«Nous sommes dans une situation qui est mauvaise, grave.» Jean-Marie Delarue, nommé le 11 juin 2008 pour exercer un contrôle indépendant sur quelque 5.800 lieux d’enfermement (prisons, locaux de garde à vue, dépôts…), a déploré ce matin en remettant son rapport annuel «un déséquilibre entre les besoins de sécurité et les droits des personnes» détenues.
«De ce déséquilibre naissent des tensions, des souffrances, des rapports de force et de la violence», a ajouté le Contrôleur dont les services ont effectué 52 visites entre juillet et décembre 2008. Ont été visités 16 établissements pénitentiaires, 14 locaux de garde à vue, 11 centres de rétention pour étrangers, cinq hôpitaux psychiatriques, quatre locaux de douanes et deux dépôts de palais de justice.
Médicaments confisqués
Respect de l’intimité, accès aux soins, activités proposées, accueil des proches: Jean-Marie Delarue a fait état également de «très grosses différences d’un établissement à l’autre». C’est ainsi que toute personne arrivant en garde à vue (578.000 en 2008) se voit retirer ses lunettes et, dans le cas des femmes, son soutien-gorge. «Il faut mettre fin à ça, ce n’est pas digne de la France de 2009», dénonce le Contrôleur.
Toujours en garde à vue, les médicaments sont confisqués jusqu’à l’arrivée d’un médecin. Quand ce dernier en prescrit, les fonctionnaires de police ou de gendarmerie «n’ont pas de quoi les payer». Ces dépenses étaient financées par les frais de justice mais «c’est fini».
Toujours au nom de la sécurité, comparée à «un ogre jamais rassasié (qui) mange trop de droits de la personne», «on vous retire tout instrument pour écrire» à l’entrée en centre de rétention administrative mais «quand on arrive en prison, on vous remet de quoi écrire», s’étonne Jean-Marie Delarue.
«Sentiment d'arbitraire»
Le rapport de 250 pages fait aussi état des difficultés de trouver des escortes pour conduire les détenus à l’hôpital. «Et quand il y a une escorte, elle vous colle aux basques jusque pendant l’examen médical», souligne le Contrôleur qui cite le témoignage d’une détenue dont la lettre est publiée dans le rapport.
En prison, le surpeuplement (62.700 détenus pour 52.535 places au 1er mars) pèse sur la violence y compris contre soi avec dix fois plus de tentatives (1.200 par an) de suicides, «des automutilations qui ne sont pas décomptées» ou sur l’accès au travail «très chichement mesuré».
Dans les hôpitaux psychiatriques, «de très grandes difficultés sont dues à la réduction du nombre de lits et de personnels».
Alors même que la loi doit être la même partout, «la France captive ne peut pas se défaire d’un certain sentiment d’arbitraire», a fait valoir le Contrôleur en attendant «des réponses» du gouvernement. «On est têtu. S’il ne le fait pas, on le redira», a conclu Jean-Marie Delarue.
(Source AFP)
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