05/05/2009

Prisons : intervention des CRS

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Prisons: le blocage continue, intervention des CRS


Les forces de l'ordre ont délogé ce matin, pour la troisième fois en 24H, près d'une centaine de surveillants de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) qui protestaient contre leurs conditions de travail aux abords de la prison.Vers 7H45, des dizaines de gendarmes mobiles et CRS sont intervenus.Ils ont utilisé notamment bombes et grenades lacrymogènes, pour lever deux barricades, faites de morceaux de bois et de barrières métalliques, aux abords de la prison. La première barricade a été enflammée.






Les surveillants ont ensuite tenté de bloquer l'accès à la maison d'arrêt des hommes, avant d'être délogés puis maintenus derrière un cordon de sécurité par les forces de l'ordre, afin de permettre l'extraction des détenus.Coups de matraque et flashball pour déloger les surveillantsDes responsables syndicaux locaux ont fait part de leur mécontentement face aux moyens utilisés par les CRS, coups de matraque et utilisation, à une reprise, d'une sorte de flashball projetant de petits sacs contenant une matière molle mais dense.Plusieurs dizaines de surveillants de prison bloquent aussi depuis ce matin la porte de la prison de la Santé à Paris (13e arrondissement), provoquant l'intervention des CRS pour tenter de les déloger. Depuis 5H30, les manifestants ont entrepris d'édifier de petites barricades avec des palettes et des pneus pour empêcher toute sortie."Un ras-le-bol général""On n'est pas des voyous", criaient les surveillants de prison, portant des masques chirurgicaux et arborant des signes d'identification de leur syndicat: chasubles de l'Ufap ou badges FO. Jean-Philippe Thomas, secrétaire régional de l'UFAP-Paris a déclaré à l'AFP: "Il y a des extractions de prévues, pour les sortir il faudra me sortir. Cette action est représentative de tout ce qu'on connaît dans les prisons".Exprimant un "ras-le-bol" général, les principaux syndicats de surveillants pénitentiaires ont appelé "à poursuivre et à amplifier" le blocage des prisons, entamé lundi. Lundi soir, des incidents avaient opposé entre 200 à 40O surveillants de prison, dénonçant leurs conditions de travail, à des gendarmes mobiles et CRS, aux abords de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne).Eric Woerth refuse une augmentation de personnelLe gouvernement, par la voix d'Eric Woerth, s'est refusé mardi à augmenter les crédits de l'administration pénitentiaire où les gardiens réclament des effectifs supplémentaires. "On a deux ou trois mille emplois supplémentaires dans la pénitentiaire en 2009. Le budget de la pénitentiaire est un budget important, je pense que ça suffit", a dit le ministre du Budget sur i-télé.79 établissements bloqués lundiLe blocage de l'accès aux prisons par des surveillants en colère a concerné lundi "79 établissements sur 194", et "7% des effectifs se sont mobilisés", a affirmé l'Administration pénitentiaire (AP) alors que l'intersyndicale Ufap/FO/CGT à l'origine du mouvement a dénombré lundi après-midi 120 établissements touchés, soit les deux tiers du total.L'Ufap-Unsa, FO-pénitentiaire et la CGT-pénitentiaire, réunies en entente syndicale, doivent être reçues mardi matin au ministère de la Justice. La Garde des Sceaux, Rachida Dati, doit recevoir les organisations syndicales mardi pour "arrêter les modalités concrètes" des nouvelles décisions prises en faveur des personnels.Alors que le personnel des prisons est interdit de grève, les trois principaux syndicats ont décidé de bloquer transfèrements et extractions dans les établissements pour protester notamment contre leurs conditions de travail, contre la surpopulation carcérale et pour réclamer des créations de postes. Selon les données du ministère de la Justice, l'administration compte 194 prisons et 33.000 agents, dont 24.300 sont affectés à la surveillance des détenus.

Le mouvement de blocage prévu pour monter en puissance"C'est un mouvement qui va s'inscrire dans la longueur", a prévenu Eric Colin, responsable régional de la CGT pénitentiaire. "Nous commençons doucement, mais le mouvement va monter en puissance", a-t-il ajouté, prévoyant un durcissement à partir de mercredi."Nous allons bloquer les interventions extérieures et pénales, c'est-à-dire l'entrée des fournisseurs pour les ateliers et le travail des détenus, les formations continues et les visiteurs de prisons." Dans un premier temps, lundi matin, le blocage s'est traduit par une absence de transfèrement et d'extraction de détenus. Résultat, tous les procès où les accusés et les prévenus sont en détention provisoire n'ont pas pu se tenir, ce qui pourrait très vite gripper la machine judiciaire. Seule exception, le procès du "gang des barbares" à Paris auquel les prévenus ont pu être transférés grâce à un déblocage provisoire des gardiens de Fleury-Mérogis, "par égard pour la famille de la victime, Ilan Halimi".Mercredi, si la garde des Sceaux Rachida Dati n'avance pas de propositions, les syndicats ont prévu de monter d'un cran, étendant pour deux jours le blocage aux intervenants extérieurs, comme les visiteurs de prison, les avocats ou les concessionnaires organisant le travail en milieu carcéral, sans remettre en cause l'alimentation ou les soins des détenus.Puis vendredi, si la situation reste inchangée, ils décideront de la suite à donner au mouvement.


france3info













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