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La Voix du Nord
Des infos personnelles d'anarchistes arrêtés près de Lille diffusées sur le Web
Le 23 mai, environ 150 anarchistes avaient manifesté à Lille contre la «répression d'État». : La Voix du Nord Le 23 mai, environ 150 anarchistes avaient manifesté à Lille contre la «répression d'État». : La Voix du Nord
Une vidéo diffusée sur le lien Youtube de la Maison flamande de Lambersart - présentée comme proche de l'extrême droite - suscite le trouble. Dedans figurent des données personnelles de 26 anarchistes interpellés le 23 mai lors d'une manif. Y a-t-il eu des fuites policières, judiciaires ou administratives ? Une plainte a été déposée. Le parquet de Lille a ouvert hier une enquête, confiée à la PJ.
PAR BENJAMIN DUTHOIT
L'affaire est sensible. Elle plonge dans l'univers complexe des querelles entre mouvances extrémistes, de droite et de gauche. Avec cette fois un ingrédient inhabituel : la diffusion sur un lien Internet, présenté comme proche de l'extrême droite, d'une vidéo avec des données personnelles de 26 anarchistes arrêtés le 23 mai lors d'une manifestation à Lille et Lambersart. Ce qui soulève des interrogations sur la provenance de ces informations : y a-t-il eu des fuites policières, judiciaires ou administratives ? Rien ne permet de l'affirmer. Et d'autres hypothèses ne sont pas à exclure. En tout cas, la chronologie et des pièces versées au dossier sèment le trouble.
Le 23 mai, donc, manif d'anarchistes-autonomes contre « la répression d'État » à Lille. Elle finit devant la Maison flamande de Lambersart, fréquentée, selon ses détracteurs, par des groupes d'extrême droite. Son portail est dégradé. La police arrête et place en garde à vue 26 « autonomes ».
Après ces incidents, les tensions entre extrêmes continuent. Comme le 3 juin, à la fac de Lille II. D'après les attestations, transmises à la justice, de trois militants anarchistes, un membre de la Maison flamande leur affirme « avoir en sa possession les noms et adresses des personnes interpellées le 23 mai. » Il aurait proféré « des menaces de mort », indiquant aussi « prendre fréquemment des verres avec des policiers ». Et aurait qualifié les « autonomes » de « Bisounours ». Le 8 juin, une vidéo est diffusée sur le lien Youtube de la Maison flamande. Dedans, un montage de photos de la manif du 23 mai. À la fin, sur fond de remerciements ironiques et de musique des Bisounours (ceux-là même déjà évoqués le 3 juin par l'adhérent de la Maison flamande), défilent le prénom, la première lettre du nom et la ville « de résidence » des 26 interpellés. Figure ainsi le village italien, « inconnu des manifestants », donné aux policiers par une jeune femme originaire d'Italie mais vivant en Belgique. Et le logo de la Maison flamande apparaît au bout du film.
Comment ces éléments ont-ils été obtenus ? « Ce qui est grave, c'est que des groupes privés fascistes arrivent à se procurer des informations personnelles aussi précises que seule la police (ou la justice et la préfecture, également destinataires de ces données après la manif)peut détenir », explique Sébastien (prénom modifié), militant d'extrême gauche.
Il a déposé plainte contre X au procureur et au préfet le 10 juillet, avec six autres « autonomes », pour « avoir divulgué ou s'être procuré illégalement » ces renseignements. Selon eux, ils ont pu servir à deux récentes agressions d'anarchistes par des « hommes aux crânes rasés ». De son côté, la Maison flamande nie des faits « fictifs », « aucune donnée confidentielle n'a jamais été obtenue ni diffusée ». Elle a porté plainte contre « ces allégations » et dénonce « une tentative de manipulation » de l'extrême gauche. La fameuse vidéo a été retirée au bout de quelques jours, mais avait été soigneusement enregistrée par les anarchistes.
Pour Benoît Lecomte, secrétaire zonal du syndicat policier Alliance, « les faits dénoncés peuvent laisser penser à une divulgation illégale d'informations. ». Il n'écarte cependant pas « une origine extérieure à la police ou la justice ». Fuites ? Autre source, dans ces cercles extrémistes se connaissant parfois bien ? Manipulation ? Ce sera à la justice de lever ces doutes. Le parquet a ordonné hier l'ouverture d'une enquête, confiée à la PJ de Lille.
Sur un plan administratif, le préfet, indique son service communication, a demandé « des éléments complémentaires », et « entend savoir ce qui s'est passé. » Les investigations s'annoncent compliquées. •
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