15/10/2009

Nucléaire : l'Autorité de sûreté (ASN) punit le CEA et Areva

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Nucléaire : l'Autorité de sûreté (ASN) punit le CEA et Areva



L'Autorité de Sûreté Nucléaire vient de suspendre toutes les opérations de démantèlement de l'Atelier de technologie plutonium du centre du CEA à Cadarache.

La décision a été rendue publique aujourd'hui, sur le site web de l'ASN. Elle manifeste la colère de l'Autorité de sûreté devant la manière dont Areva et le Cea conduisent le démantèlement de cette installation ancienne. Selon une déclaration d'incident, le CEA Cadarache a informé l’ASN de la sous-évaluation des dépôts de plutonium dans les boîtes à gants de l’installation. Evalués à environ 8kg pendant la période d’exploitation de l’installation, les dépôts récupérés à ce jour sont, selon le CEA, de l’ordre de 22kg et le CEA estime que la quantité totale pourrait s’élever à près de 39kg. Ces masses peuvent sembler petites, mais s'approchent des marges de sécurité nécessaire à la manipulation du plutonium dans ce type d'installation, de simples "boites à gants".

Cette décision intervient au lendemain de la diffusion sur Arte d'un documentaire sur les déchets nucléaires qui soulève un vif débat.

Déjà, en novembre 2006, un incident de ce type avait été déclaré, et déjà classé niveau 2 par l'ASN. Le CEA et Areva s'étaient engagés à ce que cela ne se reproduise pas. D'où la décision de l'ASN de stopper net les opérations en cours.

L'atelier de technologie plutonium, ATPu est en effet en cours de démantèlement. C'est une ancienne installation (elle date d'il y a 40 ans), dont l'activité principale lors de ses dernières années de fontionnement fut la production de combustible MOX pour les réacteurs de la filière REP et à un niveau moindre pour le réacteur RNR Phénix. En fin d'activité, sa production fut surtout destinée aux électriciens allemands. Compte tenu du risque de séisme inhérent à la région de Cadarache et des faiblesses de l'ATPu face à ce risque, l'Autorité de sûreté nucléaire a demandé en 1998 à l'exploitant de lui transmettre un engagement de la fermeture de cet atelier. En 2003, l'exploitant a arrêté sa production commerciale. A l'époque, l'ASN avait fixé à fin 2007 le délai pour évacuer toute matière nucléaire (les "rebuts") de l'installation. Manifestement, il y a du retard...

Le Cea et Areva ont un peu traîné des pieds, afin de terminer les contrats commerciaux. Puis ont enfinEntrée cea cadarache engagé le processus de décontamination puis de démantèlement de l'installation. Il ne s'agit pas d'un énorme chantier, et beaucoup plus simple en terme de radioactivité à gérer que les installations qui reçoivent du combustible usé. Mais les précautions d'usage doivent être prises qui suposent une parfaite comptabilité des matières nucléaires qui ont séjourné dans l'installation. Il semble cette comptabilité n'est justement pas été... parfaite.

Voici l'extrait significatif du communiqué de l'ASN de ce jour :

«La division de Marseille de l’ASN a procédé à une inspection sur l’ATPu le vendredi 9 octobre afin d’analyser cet incident. Cette inspection a permis de confirmer que le CEA avait connaissance de l’incident depuis le mois de juin 2009.

L’ASN a demandé une expertise de la situation à l’IRSN, son appui technique qui lui a rendu son avis ce jour.

L’ASN par décision du collège n° 2009-160 prise ce jour a suspendu les opérations de démantèlement dans l’installation et a soumis leur reprise à son accord préalable.

L’incident n’a eu aucune conséquence. Toutefois, la sous-estimation de la quantité de plutonium a conduit à réduire fortement les marges de sécurité prévues à la conception pour prévenir un accident de criticité, dont les conséquences potentielles pour les travailleurs peuvent être importantes.

L’ASN considère que l’absence de détection de cette sous-estimation pendant la période d’exploitation de l’installation, ainsi que la déclaration tardive de cet événement à l’ASN, révèlent une lacune dans la culture de sûreté de l’exploitant et de l’opérateur industriel de l’installation. En conséquence, l’ASN a classé cet événement au niveau 2 de l’échelle INES, qui en compte 7.»

liberation


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