12/11/2009

L'Académie Goncourt et Frédérique Mitterrand répondent à Raoult

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Marie NDiaye juge ses propos "excessifs" mais la polémique continue

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 11/11/2009 16:03 - mis à jour le 11/11/2009 16:17

La polémique enfle après les critiques du député UMP Eric Raoult à l'encontre de la lauréate 2009 Prix Goncourt, Marie NDiaye. Après avoir jugé la France de Sarkozy monstrueuse, elle a jugé ses propos "excessifs".

L'idée d'un "devoir de réserve" pour les écrivains, avancée par le député UMP Eric Raoult, a été vigoureusement rejetée mercredi par des membres de l'Académie Goncourt, après la polémique sur des propos de la romancière Marie NDiaye, Prix Goncourt 2009.


Les jurés Goncourt réagissaient à la "question écrite" d'Eric Raoult qui a interpellé mardi le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand sur des propos, "insultants" selon lui, de Marie NDiaye, qui avait jugé "monstrueuse" la France de Nicolas Sarkozy dans une interview parue le 18 août dans le magazine Les Inrockuptibles. Le député évoquait le "devoir de réserve" des lauréats du Goncourt.

"Le devoir de réserve des Prix Goncourt n'a jamais existé, n'existe pas et n'existera jamais. Ce serait bien mal connaître les écrivains que de croire qu'il existe", a déclaré Bernard Pivot à l'AFP.

"Ce qui est vrai, c'est que le Goncourt renforce une position, donne une aura, une légitimité. Mais les propos que tiennent les lauréats n'engagent qu'eux-mêmes, ils n'engagent en aucun cas l'Académie Goncourt et encore moins la France", a-t-il poursuivi.


Autre membre du jury Goncourt, Françoise Chandernagor rappelle pour sa part que "le devoir de réserve n'existe en droit que pour les fonctionnaires". "Nous ne dépendons pas de l'Etat pour donner le Prix Goncourt qui est de 10 euros", a-t-elle souligné, estimant qu'Eric Raoult, à l'origine de la polémique, est "complètement à côté de la plaque sur le plan politique et juridique".

Une position vivement dénoncée également par le député socialiste Christian Paul (PS) qui a accusé dans un communiqué Eric Raoult d'une "ignoble intimidation" et d'"une forme exécrable de censure" à l'encontre de Marie NDiaye.

Au ministère de la Culture, on indiquait mercredi que M. Raoult ayant adressé au ministre une question écrite, il lui sera répondu "par écrit".

Dans une interview accordée dès lundi soir à Europe 1, avant le début de la polémique, Marie NDiaye a estimé que ses propos sur "la France de Sarkozy" étaient "très excessifs".

Interrogée sur sa décision de s'installer à Berlin après la présidentielle de 2007, la romancière a rejeté l'idée d'"une forme d'exil politique". "Non, je n'aime pas dire les choses ainsi, c'est très excessif. Je ne veux pas du tout avoir l'air de fuir je ne sais quelle tyrannie insupportable, simplement depuis quelques temps je trouve l'atmosphère en France assez dépressive et morose, il me semble qu'à Berlin en ce moment elle est plus exaltante", déclare-t-elle dans cet entretien diffusé mercredi.

Dans l'interview qu'elle avait accordée aux Inrockuptibles, près de trois mois avant d'obtenir le Goncourt, Marie Ndiaye expliquait notamment qu'elle avait choisi de vivre à Berlin avec sa famille "en grande partie à cause de Sarkozy". "Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité... Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux", déclarait-elle.

Interrogé sur France Info, le mari de la romancière Jean-Yves Cendrey a ironisé mercredi sur Eric Raoult qui "vient de faire trois tonneaux dans un champ de navets".

"En août, elle avait déclaré qu'effectivement notre départ était pour une part motivé par le fait qu'elle trouvait ce gouvernement monstrueux et citait en particulier MM. Besson et Hortefeux, je ne peux qu'être d'accord avec elle", a-t-il ajouté.


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Mitterrand refuse d'arbitrer la polémique entre Ndiaye et Raoult

il y a 1 heure 4 min
Reuters

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand ne souhaite pas "arbitrer" la polémique qui oppose la romancière Marie Ndiaye, lauréate du Prix Goncourt, et le député UMP de Seine-Saint-Denis, Eric Raoult.

Dans une question écrite adressée au ministre, Eric Raoult avait invoqué le "devoir de réserve" des écrivains récompensés par le prestigieux prix littéraire. Marie Ndiaye avait affirmé dans une interview publiée cet été avoir quitté la France en grande partie à cause de l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007.

L'écrivain, qui a confirmé ses propos mercredi, en avait elle aussi appelé au ministre de la Culture pour qu'il mette un terme à cette affaire.

"Je n'ai pas à arbitrer entre une personne privée qui dit ce qu'elle veut dire et un parlementaire qui dit ce qu'il a sur le coeur", a commenté Frédéric Mitterrand dans une interview à Radio France Isère.

"Ça me regarde en tant que citoyen, cela ne me concerne pas en tant que ministre", a-t-il ajouté.

Dans sa question écrite au ministre de la Culture, Eric Raoult faisait valoir que les écrivains récompensés par le Prix Goncourt se devaient d'observer un "devoir de réserve", estimant que les propos de Marie Ndiaye étaient "insultants" à l'égard du gouvernement.

"Je ne veux pas entrer dans cette polémique", a répondu Frédéric Mitterrand dont la réaction était attendue. "Le Prix Goncourt est une entreprise privée, tout à fait remarquable. Donc, les écrivains qui reçoivent le Prix Goncourt, et Marie Ndiaye est un grand écrivain, ont le droit de dire ce qu'ils veulent.

"Par ailleurs, Eric Raoult, qui est un ami et un homme très estimable, a le droit lui aussi en tant que citoyen, voire en tant que parlementaire, de dire ce qu'il pense", a déclaré le ministre.

Pierre Sérisier


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