07/01/2010

Nouveau revers au sein du Medef pour Laurence Parisot

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Psychodrame hier au Medef. A la suite de la démission, mardi, du directeur général délégué du Medef, Jean-Charles Simon, révélée par le site Internet du « Figaro », les échanges d'amabilités ont fusé après que Jean-Charles Simon eut précisé les raisons de son départ du Medef à l'AFP : « J'ai considéré que les conditions pour exercer ma mission n'étaient plus réunies, depuis déjà un certain temps », a-t-il indiqué, évoquant des problèmes en « matière de prise de décision, de management, d'organisation des rôles ».

Le départ médiatique d'un homme de l'ombre influent

Un désaveu public pour Laurence Parisot, qui a déclenché une riposte immédiate par voie de communiqué, où le Medef a relaté « u n incident spectaculaire en réunion des directeurs », « mené tout seul de bout en bout » par Jean-Charles Simon. Sa succession sera assurée « p ar les équipes internes du Medef dont la compétence est reconnue et qui viennent d'être éprouvées par ces méthodes inusuelles », conclut le communiqué. Une réaction elle-même jugée « assez consternante et qui augure mal de la capacité d'écoute et de changement du Medef » par Jean-Charles Simon.



Un interlocuteur solide
Des directeurs aux présidents de fédérations professionnelles en passant par les négociateurs, personne ne souhaitait hier être cité mais l'organisation patronale se scindait clairement en deux camps. D'un côté, les proches de Laurence Parisot évoquant « un pétage de plomb personnel », voire une mise en scène et une manipulation calculée.

De l'autre, ceux y voyant une preuve supplémentaire, après le départ de la fédération agroalimentaire (Ania) de l'organisation patronale le mois dernier et les critiques d'Alain Minc, proche de l'Elysée, sur la gestion de la crise par le Medef, d'un besoin impérieux de changement de mode de management et de gestion des dossiers de Laurence Parisot. « Le Medef est la fille des fédérations professionnelles qui sont les mères. Il faudrait de temps en temps que la fille écoute les mères », conseille un haut cadre patronal.

A l'appui de l'analyse des plus critiques, ce départ d'un directeur général est le troisième, sous des motifs divers (lire ci-contre), depuis l'arrivée de Laurence Parisot à la tête du Medef en 2005. Surtout, alors que la direction bicéphale organisée avec Hélène Molinari n'était jugée ni saine ni pérenne, tout le monde s'accordait à considérer Jean-Charles Simon, passé par la fédération des assurances et l'Association française des entreprises privées (Afep), comme « intelligent et bosseur » (lire ci-dessous) et ayant réussi à gagner la confiance de Laurence Parisot. Mais aussi du gouvernement et des syndicats, trop heureux d'avoir retrouvé avec Jean-Charles Simon un interlocuteur solide.

Un espace pour une candidature
Une chose est sûre, si la réaction des services du Medef ne laisse pas augurer une remise en cause, les départs de l'Ania et du directeur général créent de facto un espace qui n'existait pas il y a encore quelques semaines pour une candidature alternative à la tête du Medef l'été prochain.

Au dernier recensement, toutefois, il n'y a pas pléthore de vocations. Xavier Fontanet, aux Etats-Unis hier pour Essilor, ne paraît toujours pas intéressé même si son nom recommençait à circuler hier. Geoffroy Roux de Bézieux, président de l'Unedic et patron de Virgin Mobile, réfléchit toujours mais pourrait préférer jouer 2013. Denis Kessler, PDG de SCOR, indique en privé qu'il ne souhaite pas y aller - mais certains disent qu'il attend qu'on vienne le chercher. Et le patron de PME Thibault Lanxade, qui appelle à un débat, n'a aucune chance. Le jeu est aussi contraint par le légitimisme des quelque 600 élus qui voteront cet été - l'usage voulant qu'un président qui se représente soit reconduit.

A court terme, l'UIMM (métallurgie), mis en quarantaine pendant deux ans pour cause de scandale financier, a l'occasion de reprendre la main. Elle met déjà la pression en lançant une grande réflexion mi-mars sur le rôle des organisations patronales. Et d'ici là, Laurence Parisot pourrait être contrainte d'offrir la présidence de la très stratégique commission protection sociale (lire ci-contre), laissée vacante à la suite du départ de l'Ania, au délégué général de l'UIMM, Jean-François Pilliard.

VERONIQUE LE BILLON, Les Echos


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