Des salariés retranchés depuis jeudi après-midi dans l'usine de moquettes pour automobiles Sodimatex, vouée à la fermeture, menacent vendredi 2 avril "d'incendier une citerne de gaz" pour réclamer un meilleur plan social. Une centaine de gendarmes et des pompiers ont été mobilisés aux abords de l'usine à Crépy-en-Valois (Oise), où sont rassemblés au moins une trentaine de salariés. Ces derniers ont allumé des feux de palettes et de matières plastiques, a constaté un photographe de l'AFP.
Pour une augmentation du plan social
"Ils déclarent vouloir incendier une citerne de gaz. Ils souhaitent que le plan social soit augmenté, a indiqué la préfecture. Ils réclament que des négociations se rouvrent avec la direction. L'Etat joue son rôle de médiateur". La citerne, de quatre à cinq mètres de long, située à l'extérieur de l'usine, est entourée de palettes "prêtes à être allumées", selon les salariés. La préfecture a indiqué travailler à une réunion de négociation "si possible dès ce soir". "On ne sait pas comment ça va se finir. Les gens sont déterminés", a déclaré à l'AFP Eric Lemoine, de la CFDT de l'usine. "Les gens commencent à craquer", selon lui. La fermeture de l'usine, qui emploie 92 salariés, a été annoncée le 10 avril 2009. Depuis, les négociations sur le plan social entre la direction et les salariés ont échoué, malgré une médiation de l'Etat.
Table ronde
Les représentants des salariés ont été reçus début février à l'Elysée par un conseiller du chef de l'Etat, selon Eric Lemoine. "Il devait nous donner des nouvelles. On attend toujours", a-t-il déploré. Les salariés de Sodimatex réclament notamment une prime extra-légale de 21.000 euros par salarié. Ils avaient manifesté jeudi matin aux abords de l'usine, bloquant les accès à une importante zone industrielle et à la plate-forme logistique de Crépy-en-Valois. Selon la préfecture, ils ont refusé une table ronde pour dire leurs revendications et ont maintenu les blocages. "Les gendarmes sont intervenus. Ils ont rétabli les conditions de circulation permettant aux entreprises de fonctionner", toujours selon la préfecture, qui a précisé que la direction de Sodimatex "n'a pas requis d'intervention des autorités". Les gendarmes mobiles sont intervenus en utilisant des gaz lacrymogènes, ce qui a été ressenti par les salariés comme "une véritable agression", a déclaré à l'AFP Alain Lebrun, secrétaire général de l'Union départementale CGT de l'Oise. "Les salariés demandent que la direction vienne à la table des négociations, mais pas les mains vides", a-t-il affirmé. Selon lui, le groupe Trèves, propriétaire de Sodimatex, a touché 55 millions d'euros de l'Etat dans le cadre du plan d'aide aux équipementiers automobiles. "Aujourd'hui, on veut laisser les salariés partir avec le minimum légal", a-t-il dénoncé. Xavier Mathieu, le leader CGT des salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), est venu apporter son soutien jeudi soir "à des frères de lutte".
(Nouvelobs.com avec AFP)
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