Ayodele est un papa malheureux. Le fait de venir chercher ses enfants à l'école devrait le ravir. Mais on voit dans ses yeux tristes que le cœur n'y est pas, qu'Ayodele est perturbé, tracassé. Visage fermé, il serre dans ses bras son petit garçon, Abraham. Victoria, la grande sœur, est au côté de sa maman, Elisabeth, toute aussi désemparée. Les enfants ne sourient pas. A l'heure de la sortie des classes, mardi après-midi, à la maternelle Mozart, des parents viennent spontanément apporter un peu de réconfort à ce couple de Nigériens, en plein désarroi. Une pétition qui a recueilli en deux jours plus d'une centaine de signatures, circule dans l'école et dans le groupe scolaire voisin, Jules- Ferry, afin d'empêcher l'éclatement de la famille. La menace est réelle. En effet, en situation irrégulière en France, où il arrive en 2005, Ayodele, le papa est en effet expulsable. Pas de papiers, pas de travail. La préfecture a prononcé contre lui une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Un drame humain
Elisabeth, aide-ménagère, qui bénéficie d'un contrat de séjour renouvelable, depuis son entrée en France en 2001, redoute d'être séparée de son compagnon : « Et les enfants ne comprendraient pas pourquoi leur papa doit les quitter. Au tribunal, ils ont beaucoup pleuré », dit-elle, la voix brisée par l'émotion. Un comité de soutien à la famille, notamment animé par Réseau éducation sans frontières (RESF 76), s'est constitué. Sans perdre de temps, il a introduit un recours auprès du tribunal administratif de Rouen, afin d'obtenir l'annulation de l'OQTF. La décision doit intervenir d'ici quelques semaines. « Le temps presse, les vacances scolaires ne doivent pas nous démobiliser. A la rentrée, nous sommes prêts à accrocher une banderole au fronton de l'école. Parents et enseignants sont unanimes pour dire que la famille Emmanuel s'occupe très bien de ses enfants. On doit tout faire pour empêcher ce véritable drame humain. C'est terrible pour un papa d'être arraché à ses enfants », souligne une maman, membre du comité de soutien. Comme autre action, les défenseurs de la famille, envisagent de demander à la municipalité et aux élus de l'agglomération, leur soutien. Ayodele veut croire que la justice va lui laisser la possibilité de régler sa situation : « J'ai la promesse d'embauche d'une entreprise. »
Serge Ortole
http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/335306/Un_pere_menace_d_expulsion
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
http://torapamavoa.blogspot.com/ Clikez LIRE LA SUITE ci dessous pour lire la suite de l'article...^^
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire