Sent: Sunday, November 07, 2010 5:31 PM
Subject: avignon , manif la plus speed depuis 1968? peut être...
> je fais suivre :
> Avignon, 6 novembre tout le monde s'attendait à l'enterrement du mouvement
> et à la manif la plus planplan de l'année. et bien non, manif sauvage,
> confrontation avec des CRS débordés, gazage et tabassage de manifestants
> allaient être au programme !
>
> Tout débute à 14 h à la gare à l'appel de l'intersyndical, tout au plus un
> millier de personnes sont rassemblés au départ de la manif (les syndicats
> avaient annoncé 20 000 manifestants lors de la dernière journée). Puis le
> cortège s'ébranle et se met à grossir superbement. Combien de manifestants
> à l'arrivée devant le Pont d'Avignon ? Plusieurs milliers mais en tout cas
> bien plus que les pronostiqueurs de tout poils ne l'avaient prédit.
> Première surprise.
>
> Puis, à la fin des traditionnelles prises de paroles, une personne
> (peut-être de SUD) appelle les manifestants à se rendre au Palais des
> papes (en centre-ville) où s'achève le « Forum d'Avignon » (« rencontres
> internationales de la culture, de l'économie et des médias ») en présence
> de toutes les crapules cultureuses imaginables et de leur ministre
> Frédéric Mitterrand . C'est environ un millier de manifestants qui vers 16
> h converge vers le lieu par petits groupes, sans étiquettes ou
> syndicalistes (CGT ou SUD).
>
> Le secteur en question est verrouillé par un imposant dispositif de CRS et
> gardes mobiles. Un premier petit groupe de manifestants (SUD, CGT ou sans
> étiquette) cherche à rejoindre la place du Palais des Papes par une
> ruelle/escalier mais se trouve face à un léger barrage de gardes mobiles.
> et repousse alors ces derniers pour passer.. Les militaires ripostent par
> des tirs de grenades lacrymo et un viril matraquage (qui voit un
> manifestant repartir la tête en sang) et reprennent la rue .
>
> D'autres groupes, profitant d'un labyrinthe de ruelles, réussissent à
> déjouer le dispositif policier pour accéder à la Place du Palais ; ils
> sont bientôt plusieurs centaines à s'y installer. D'autres centaines de
> manifestants, dans les deux principales rues d'accès à la place font face
> à des cordons de gardes mobiles débordés par la situation. Pendant plus
> d'une heure.
>
> Les nombreux participants au Forum de la culture ayant fini leur champagne
> et devant prendre un TGV pour retourner sur Paris, des renforts de CRS
> sont dépêchés sur la place pour libérer le passage des berlines avec
> chauffeur qui attendent. Les manifestants présents sur la place sont
> gazés, bousculés et matraqués. Les rumeurs parlent de deux arrestations
> (dont un relaché peu après).
>
> Puis vient le tour des participants du forum de seconde zone (sans berline
> avec chauffeur) se regroupant dans des cars et minibus sous les sifflets
> et huées des manifestants. qui bloquent ensuite le départ des véhicules
> vers la gare TGV. Nouvelle intervention des CRS qui repoussent les
> trouble-fêtes avec leurs boucliers.
>
> Puis c'est le préfet du Vaucluse, en grand uniforme et escorté de flics de
> la DCRI et de la BAC, qui veut se frayer un passage pour rejoindre la
> préfecture distante de 300 m. Les manifestants, l'ayant repéré, accourent
> et l'insultent. C'est quoi son nom déjà ? « Enculé ! » me répond un
> responsable cégétiste (un peu homophobe mais bon.). Les CRS doivent
> speeder pour assurer sa protection jusqu'à la préfecture.
>
> A ce moment-là tout devient très confus et en plus il commence à faire
> nuit (il est plus de 18 h). Les CRS amorcent un mouvement sur la place de
> l'Horloge où sont massés les manifestants et se rassemblent devant des
> camions situés sur une rue perpendiculaire (rue Favart). Personne ne
> comprend ce qu'ils vont faire, mais environ deux cents manifestants se
> rassemblent devant les fourgons ; on trouve beaucoup moins de
> syndicalistes badgés, plus de sans étiquettes, mais aussi pas mal de
> jeunes lascars qui trainaient sur la rue de la République : tout le monde
> gueule « police partout, justice nulle part ! », « Libérez Avignon ! »
> mais surtout un vibrant et répétitif « cassez-vous ! ». En fait les CRS
> s'étaient rassemblés à cet endroit pour décrocher de la place ; une haie
> de bouclier doit se déployer pour faire un passage aux fourgons qui se
> replient sous les insultes, huées, sifflets et jets de quelques
> projectiles de fortune. Dernier « incident » lorsqu'une manifestante ouvre
> la porte du dernier camion (logistique) des flics ; les CRS gazent alors
> pour se dégager mais sont talonnés un bon moment par les manifestants
> hurlant « cassez-vous ! ». Victoire non militaire mais au moins morale si
> ce n'est politique.
>
> Bref, du jamais vu pour une petite ville paisible comme Avignon ! La lutte
> continue ! Pas de retraite à l'attaque !
>
>
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
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