06/02/2012

Thierry Gaubert, l'ami du président des 54% de votants en 2007

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.Thierry Gaubert, l’argent immobilier
Cet ex-collaborateur de Sarkozy comparaît aujourd’hui dans une affaire de détournement de fonds du 1% logement
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LIBERATION
PAR RENAUD LECADRE


Son heure est enfin venue. Thierry Gaubert comparait ce matin devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour une ribambelle de délits : abus de confiance, escroquerie, emploi de fausse qualité… Ce proche de Nicolas Sarkozy, ami de trente ans, doit s’expliquer sur ses multiples casquettes : conseiller politique, promoteur immobilier, banquier adepte de comptes offshore.

Pactole. L’affaire, jugée pendant deux semaines, concerne le 1% : un pourcentage de la masse salariale que les employeurs consacrent au logement des employés (bien que ramené à 0,34%, on l’appelle le 1% logement, devenu Action Logement). Des organismes collecteurs, les CIL (comités interprofessionnels du logement), se disputent le pactole selon leurs affinités professionnelles, géographiques ou politiques. Dans les Hauts-de-Seine, Gaubert était comme un poisson dans l’eau. Le tribunal va se pencher sur des montages immobiliers complexes, permettant à Thierry Gaubert et son comparse le promoteur immobilier Philippe Smadja d’encaisser une plus-value de 2,4 millions de francs en 24 heures, à Levallois-Perret, sur les terres de Patrick Balkany. Ou encore cette curieuse opération à Neuilly, dans le fief de Nicolas Sarkozy, déficitaire pour la commune mais profitable au tandem Gaubert-Smadja.

«Pourboires». Il sera aussi question de «train de vie excessif sans rapport avec la finalité non lucrative» du 1%, selon l’ordonnance de renvoi en correctionnelle. Outre un salaire annuel de 500 000 francs versés par une filiale, les patrons de ce curieux CIL bénéficiaient d’une kyrielle d’avantages annexes : 70 000 francs de frais de cocktail, 28 000 francs d’amendes de stationnement, un poste «pourboires et dons» de 30 000 francs… Gaubert plaide qu’il n’y a eu «aucun enrichissement personnel, aucun préjudice». Donc pas de victime. De fait, ce procès aurait pu ne pas avoir lieu, car l’affaire a failli se doubler d’un scandale judiciaire. L’enquête avait démarré à la fin des années 90 par des rapports incendiaires de l’IGF (la police de Bercy), de l’Anpeec (tutelle du 1%) et de la Milos (en charge de l’inspection du logement social), résumés par un haut fonctionnaire : «Les rapports font apparaître des fautes graves, la plupart délictuelles.»

Deux syndicalistes (CGT et CFTC), administrateurs du CIL, portent plainte, mais se font désavouer par leurs centrales syndicales. On se pince à la lecture d’une attestation de la CGT proclamant que «la plainte personnelle déposée n’engage pas la confédération dans toutes ses structures». Pas question pour les syndicats de salariés de se mêler des tambouilles patronales, le 1% logement étant le domaine réservé du Medef.

Lequel manifeste peu d’enthousiasme au grand déballage, d’autant que son vice-président en charge du logement a longtemps été Louis-Charles Bary, premier adjoint de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly. «On nous avait demandé de faire le ménage en douceur, Gaubert ayant une impunité», souligne un proche du Medef. Le patronat finira par se joindre à la plainte des deux syndicalistes - bien que désavoués, ils persisteront. Au tribunal de grande instance de Nanterre, valsent les magistrats tandis qu’un seul policier est affecté à l’enquête. Dix ans de perdus avant que le juge d’instruction Richard Pallain ne s’empare du dossier et le renvoie enfin au tribunal.


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