29/08/2012

L'opposition à gauche de Hollande..

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L'université d'été du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) s'achève aujourd'hui à Port-Leucate (Aude). L'occasion pour Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle et nouveau porte-parole du parti, de faire le point sur la rentrée politique.

Comment jugez-vous les premiers mois de François Hollande ?
Philippe Poutou : Il y a eu un peu de poudre aux yeux avec certaines mesures qui semblaient de gauche : la loi sur le harcèlement sexuel, la limitation des revenus des grands dirigeants d'entreprises publiques, les 100 000 salariés concernés par une retraite à 60 ans qui avaient commencé à travailler à 18 ans... Mais ce qu'on voit de suite, c'est qu'il n'y a que ça, et que derrière, il s'agit d'une politique libérale. Des plans de licenciement sont annoncés et le gouvernement laisse faire. Même si Montebourg hausse la voix de temps en temps, ça continue. Il n'y a qu'à voir le traité européen : c'est un traité libéral qui se met en place. Hollande veut l'imposer au peuple sans plus de discussions que cela. On sait que derrière, le gouvernement veut préparer à imposer une politique d'austérité à la population.

C'est la même politique que celle menée par Sarkozy. La continuité va même jusqu'à des choses que l'on aurait pas imaginées de la part d'un gouvernement de gauche : la question du démantèlement des camps Rom ou celle de la régularisation des sans-papiers, où c'est le même chiffre [le nombre de reconduites à la frontière] que celui de Guéant [l'ancien ministre de l'intérieur] qui est visé. C'est choquant.

Vous vous situez résolument dans l'opposition à François Hollande ?
Oui. On pense que c'est incontournable de construire une opposition de gauche à ce gouvernement-là, parce que si le terrain de l'opposition est monopolisé par la droite ou l'extrême droite, c'est elle qui en profitera dans les années qui viennent. On a déjà vu la gauche au pouvoir. On sait ce que ça donne quand il n'y a pas de résistance, pas de luttes. Aujourd'hui, on ne peut pas tergiverser : il faut discuter clairement de cette opposition-là pour savoir comment arriver à stopper l'austérité, la crise, les licenciements ou encore cette politique raciste.
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