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Dans l'entreprise publique, certains aimeraient "travailler plus pour gagner plus", mais la plupart jugent cela impossible. Il est 13 h 30 dans cette petite commune des Hauts-de-Seine quand les premiers facteurs regagnent leur centre de distribution, achevant une journée de travail souvent commencée avant 6 heures. Les derniers arriveront vers 15 ou 16 heures. Quant aux "rouleurs", ces remplaçants d'un jour qui ne connaissent ni le quartier ni la tournée, ils ne sont pas attendus avant 17 heures... Alors, travailler plus pour gagner plus ? Catherine, 53 ans, dont vingt-six à La Poste, qui gagne 1 200 euros par mois, fait une moue dubitative : "Qu'ils nous paient d'abord les heures supplémentaires qu'ils nous doivent !", glisse-t-elle, le regard inquiet, rivé sur le chef de bureau, qui contrôle les va-et-vient.
Censés faire 35 heures de travail hebdomadaire, les facteurs ne sont pas payés davantage s'ils travaillent plus, La Poste estimant que la durée des tournées est aléatoire et qu'un jour de moindre trafic compense l'autre. "Aujourd'hui, je travaille 37 h 01 mn selon les calculs de ma direction. Mais ils ne paient pas plus", renchérit Pascale, la quarantaine. Akim, 29 ans, titulaire d'un BEP d'électromécanique, fait partie des derniers fonctionnaires embauchés par La Poste, il y a huit ans. Travailler plus ? Le jeune homme ne demande que ça : "Oui, évidemment, si c'est pour gagner plus, mais ça, je n'y crois pas ! Il fera comment, M. Sarkozy, pour contrôler ce qui se passe ?"
Les syndicats précisent qu'en théorie les fonctionnaires et les salariés de droit privé ont la possibilité légale de travailler jusqu'à 220 heures supplémentaires par an. En fait, selon eux, les seules heures supplémentaires reconnues et payées par La Poste sont ces "Californie" proposées aux employés pour aider à faire face à un surcroît de travail. Elles ont été ainsi baptisées en référence au surplus d'activité observé à la fin de la seconde guerre mondiale, lié au courrier qu'adressaient aux Etats-Unis des soldats américains stationnés en France.
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