07/06/2007

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Dans l'agroalimentaire, où les entreprises sont soumises à des variations saisonnières fortes, les heures supplémentaires pourraient être utiles.

Chez Euralis - 3 100 salariés, un groupe coopératif du Sud-Ouest spécialiste du foie gras -, elles seraient plutôt bienvenues. Il fut un temps où elles représentaient un quatorzième mois. Mais, il y a douze ans, les salariés ont dû y renoncer et se résoudre à l'annualisation du temps de travail, avant de passer aux 35 heures. Le "plus" financier s'est transformé en journées de récupération.


Les sites Euralis sont soumis à des pics d'activité saisonniers. La branche semences travaille plus de décembre à fin avril, les jardineries (Point vert) au printemps, et le foie gras (marques Rougié, Montfort, Bizac) en novembre et décembre. Dans ces sites, par exemple, la moyenne hebdomadaire se situe à 31 heures de janvier à juin, à 35 heures après les congés d'été et enfin à 45 heures en fin d'année.

Si beaucoup ont gardé la nostalgie des heures supplémentaires rémunérées, tous ne seront pas forcément intéressés par les propositions de Nicolas Sarkozy. Pour Max Franceries, directeur des ressources humaines de la branche gastronomie, tout dépend du profil des employés. Ancien DRH de deux usines de foie gras, il estime que le personnel de Sarlat, dans le Périgord, d'origine plus rurale et plus âgée, et qui, grâce au tourisme, bénéficie de sources annexes de revenus, devrait préférer préserver le système de récupération. Au contraire, à Maubourguet, près de Tarbes, où les effectifs sont plus jeunes et d'origine périurbaine, on devrait être plus intéressé par le paiement d'heures supplémentaires.

Au siège de la coopérative, à Lescar, près de Pau, où travaillent 850 personnes, la CFTC voit d'un bon oeil la proposition du gouvernement. "Le salarié, comme l'entreprise, dégagera lui aussi un bénéfice du surcroît d'activité. Quand il fera un effort, il sera récompensé, estime Eric Maresco, délégué syndical. Il aura enfin le choix de travailler plus ou pas."

Le délégué syndical raconte que "beaucoup d'ouvriers ne voyaient pas l'intérêt des récupérations, n'ayant pas les moyens de partir en vacances". "Il va falloir réapprendre à s'organiser comme il y a quinze ans et engager un dialogue social nourri", anticipe Philippe Sein, DRH du groupe. "Nous avons besoin d'un système pérenne, il ne faudra pas nous dire à nouveau dans dix ans qu'on revient en arrière."
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