29/06/2007

Squatt

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Le Monde
L'un des plus anciens squats de Saint-Denis évacué par la police
28.06.07 | 19h28

Un immeuble de Saint-Denis voué à être réhabilité en logements aidés, squatté depuis 1998, a été évacué par la police jeudi, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon la préfecture, "l'éviction des squatters s'est déroulée sans incidents" en vertu d'un jugement du tribunal de Bobigny du 4 octobre 2004 et d'une réquisition de la force publique demandée en décembre 2004 par la SEM Plaine commune développement, une société chargée d'opérations immobilières pour la communauté d'agglomération Plaine commune.
L'immeuble de 25 logements du 235 avenue du Président Wilson était habité par huit familles avec enfants et une trentaine de célibataires, soit environ 80 personnes, en règle de leurs titres de séjour, selon le Droit au logement (DAL) qui manifestait jeudi soir devant la mairie avec ces familles pour interpeller les élus à l'occasion du Conseil municipal.
Les familles seront prises en charge pendant un mois par les services du Conseil général, et sept nuitées d'hébergement temporaire ont été proposées à tous, selon la préfecture. Le Dal demande leur relogement définitif, "car sinon cela reviendra une fois de plus à engraisser les marchands de sommeil".
"La ville de Saint-Denis est entièrement responsable de ce qui s'est passé aujourd'hui. Cela fait des années que ces familles font des demandes de logement social, elles sont connues", a déploré auprès de l'AFP Edwige Le Net, du DAL.
La militante dénonce le "double-jeu" de la mairie communiste, qui "d'un côté prend des arrêtés anti-expulsion, rejette la responsabilité des expulsions sur l'Etat; et de l'autre demande le recours à la force pour expulser".
Selon le DAL, les occupants (5 familles avec une quinzaine d'enfants) de 4 appartements situés 1 et 3 allée Gutemberg à Saint-Denis, propriété de l'office HLM de Plaine Commune, ont également été expulsés jeudi.
La ville de Saint-Denis s'est de son côté indignée jeudi dans un communiqué de voir le préfet attaquer devant la justice administrative trois "arrêtés sociaux" pris par le maire PCF Didier Paillard le 10 mai pour interdire dans sa ville les expulsions locatives et les coupures d'eau ou d'énergie.
"Il est particulièrement choquant que le premier représentant du gouvernement dans ce département utilise une procédure d'urgence pour faire annuler au plus vite des arrêtés destinés avant tout à protéger des familles en difficulté, des chômeurs, des précaires, des gens qui n'y arrivent plus", écrit le maire.

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