NOUVELOBS.COM | 13.07.2007 | 11:00
Des syndicats d'Air France-KLM et le Réseau éducation sans frontières ont échoué à convaincre direction et actionnaires de refuser "l'utilisation des avions du groupe" pour l'expulsion des sans-papiers.
(c) Reuters
Des syndicats d'Air France-KLM et le Réseau éducation sans frontières (RESF) ont tenté de convaincre en vain, jeudi 12 juillet direction et actionnaires réunis en assemblée générale à Paris de refuser "l'utilisation des avions du groupe" pour l'expulsion des sans-papiers.
Le 5 juillet, les 12 élus unanimes du Comité central d'entreprise (CCE) avaient adopté une motion dans laquelle ils demandaient "aux actionnaires de se prononcer pour l'arrêt de l'utilisation des avions du groupe pour les expulsions d'étrangers qui nuisent à l'image de la compagnie et à la sécurité des vols."
Cette motion a été lue jeudi par Pascal Zedikian, représentant CGT des salariés au conseil d'administration, au cours de l'assemblée générale, en présence du PDG Jean-Cyril Spinetta.
Mais l'assemblée générale des actionnaires n'a pas souhaité se prononcer sur cette motion comme l'élu CGT le souhaitait.
Annulations de vols
Les actionnaires ont cependant posé plusieurs questions sur ce thème au PDG d'Air France-KLM, par voie écrite ou orale. Interrogations auxquelles Jean-Cyril Spinetta a répondu en ces termes: "Les compagnies aériennes doivent normalement, lorsque l'Etat le demande et lorsque les procédures ont été accomplies, prêter leurs concours à l'exécution de ces décisions, à une exception prêt celle de la sécurité des biens et des personnes".
Il a ajouté toutefois que si "la sécurité des biens et des personnes" venait à être "mise en cause", le commandant de bord pouvait refuser à bord un expulsé et que le PDG pouvait décider d'interrompre les reconductions, comme il l'avait fait pendant quelques semaines en 1998 pour les vols vers le Mali suite à des incidents.
En mai dernier, des incidents lors d'une expulsion avaient également conduit Air France à annuler un vol pour le Mali.
"Arrêt des expulsions"
Pascal Zedikian s'est déclaré "satisfait de voir que les actionnaires étaient sensibilisés à la question même s'il n'y a pas eu d'ouverture de la part de Spinetta".
A l'appel du RESF, des syndicats CGT, CFDT, CFTC, Sud Aérien et des syndicats de pilotes Spaf et Alter, une centaine de personnes, dont une dizaine d'hôtesses, stewards et commandants de bord en tenue, avaient "accueilli" les actionnaires à l'entrée de l'AG.
Criant sans relâche "Arrêt des expulsions" ou "solidarité avec les sans-papiers", ils ont distribué un tract demandant "un moratoire sur le transport des expulsés".
Les principaux actionnaires d'Air France sont le public (55%), l'Etat (18,6%), les salariés (11,7%) et la banque britannique Barclays (6,59%).
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