17/09/2008

Edvige : les associations dénoncent une "fausse concertation"

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Alors que les consultations se poursuivent au ministère de l'intérieur sur le fichier de renseignement policier Edvige (exploitation documentaire et valorisation de l'information générale), le milieu associatif ne désarme pas.


Dans un communiqué, le collectif Non à Edvige, qui a déposé un recours en annulation contre le fichier, a réaffirmé, mardi 16 septembre "la nécessité d'abroger le décret mettant en place le fichier Edvige". "Plusieurs médias font état de la volonté de l'Elysée de tenter de clore le débat sur le fichier Edvige en publiant, dès cette semaine, un nouveau décret venant modifier, sur certains points seulement, celui paru au début de l'été, déclare le collectif, qui déplore que le ministère de l'intérieur procède à l'audition de plusieurs dizaines de personnes physiques et morales (...) alors que le texte est probablement déjà bouclé." Plus de cent soixante-dix mille personnes ont signé la pétition mise en ligne par le collectif.

Mardi, dénonçant une "fausse concertation", cinq associations de défense des droits des homosexuels – Aides, Act Up, Collectif contre l'homophobie, Fédération Autre Cercle et Inter-LGBT – ont choisi de ne pas participer à la réunion prévue à 15h30 avec Michèle Alliot-Marie. "Ce qu'on veut, c'est que le fichier soit annulé", a déclaré Marjolaine Bénard, porte-parole de l'association Aides. Selon le ministère de l'intérieur, les organisations Flag (l'association des policiers gays et lesbiens) et Gay Lib (un mouvement associé à l'UMP) ont confirmé pour leur part leur venue.
PAS DE MISSION D'INFORMATION PARLEMENTAIRE

Dans sa nouvelle version, le fichier devrait notamment abandonner les mentions concernant l'orientation sexuelle et la santé des personnes répertoriées. Pour les cinq associations ayant refusé de rencontrer la ministre de l'intérieur, ce recul ne suffit pas, car "c'est le fichier en lui-même qui est porteur de graves dérives". "Le gouvernement n'entend pas revenir sur l'essentiel, à savoir un fichier qui mélange des finalités d'ordre administratif et d'autres relatives à la protection de l'ordre public", déplorent-elles dans un communiqué.
Dans le même temps, le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a regretté le refus de créer une mission d'information parlementaire sur Edvige lors de la conférence des présidents de l'Assemblée nationale. "Cette mission avait pour but d'enquêter sur l'ensemble des questions de fichiers et de faire du droit comparatif dans les différentes démocraties", a-t-il soutenu. Se déclarant "totalement solidaire de l'action du collectif anti-Edvige", il a souhaité que "cette affaire ne soit pas enterrée par le président de la République, qui a fait quelques concessions de forme". Il a précisé que son groupe demandait "l'annulation du décret sur Edvige" et "un projet de loi" pour "donner toutes garanties aux libertés publiques"


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