La coalition Action Mondiale contre la Pauvreté a organisé une manifestation symbolique "Parachutes dorés contre pays pauvres" samedi après-midi à Strasbourg, à l'occasion du sommet du G-20 à Washington et des Journées européennes du développement qui se déroulent jusqu'à lundi dans la capitale alsacienne. Lire la suite l'article
"Ils veulent refonder le capitalisme sans en discuter avec les premières victimes, les pays pauvres. Il manque 170 pays. Ils sont capables de trouver 3.000 milliards de dollars pour les banques, mais malgré les promesses, il est très difficile de trouver 50 milliards pour l'alphabétisation", a déclaré le porte-parole de l'alliance, Julien Bayou, à l'Associated Press.
La manifestation a été unanimement saluée aux troisièmes Journées européennes du Développement, qui se tenaient au même moment au Palais des Congrès de la capitale alsacienne, en présence des 27 pays membres de l'Union européenne, de certains des chefs d'Etat du groupe ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) et de pas moins de 1.200 organisations. "Face à la feuille de route des décideurs", adoptée au G20 de Washington, "il faudrait établir une feuille de route de la société civile", a expliqué Stefano Manservisi, directeur général pour le Développement de la Commission européenne.
"Et il faudra tracer cet agenda en vue des élections européennes", en juin prochain. "L'occasion est formidable. Le temps des contre-propositions, de l'altermondialisme est fini. La société civile doit utiliser tous les canaux, les organisations, les partis politiques, les syndicats, les parlements et en particulier le Parlement européen pour se montrer en tant que telle."
Un avis partagé par la Prix Nobel de la Paix, Wangari Maathai. "Tout repose sur la société civile. Elle manifeste pour exprimer ses opinions" et ainsi "les leaders savent ce que les gens pensent". La militante kenyane prend à témoin l'exemple de l'annulation de la dette, une demande qui avait commencé dans la rue, avant d'être entendue par les gouvernements. "Alors tout dépend de ce que la société civile préfère privilégier."
Pour attirer l'attention des Etats visés, 80 manifestants ont pratiqué le "dying" en s'allongeant samedi devant la cathédrale de Strasbourg. "Au-dessus, huit autres personnes représentant le G-8 se tenaient à quatre mètres de hauteur grâce à des parachutes dorés, tout en buvant symboliquement du Champagne, tout en faisant mine de piétiner ceux qui étaient à terre", selon Julien Bayou, satisfait de l'accueil des militants strasbourgeois et de la population.
"Depuis 30 ans", des "promesses" sont faites en faveur du développement mais ne sont pas tenues, a déploré Julien Bayou. "Nous voulions aussi interpeller l'Union Européenne et le G-8 parce que dans deux semaines, va se dérouler à Doha (Qatar) la réunion de suivi des Nations Unies sur le financement du développement des pays pauvres", a-t-il dit.
"Crise de la dette, programmes d'ajustement structurel, pillage des ressources naturelles, spéculation sur les prix agricoles, fuite des capitaux vers les paradis fiscaux... Les pays pauvres sont, depuis plusieurs décennies, les premières victimes de la logique aveugle de la finance mondiale", observe Action mondiale contre la pauvreté (AMCP) France, en demandant dans un communiqué que "la juste répartition des richesses mondiales soit au coeur de la refondation du système financier international". AP
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