19/11/2010

Thon rouge: l'ultimatum de WWF à Nicolas Sarkozy

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La Commission pour la conservation des thonidés de l'Atlantique se réunit cette semaine pour discuter de la gestion et de la sauvegarde de l'espèce. Le point de vue d'Isabelle Autissier et Serge Orru, de WWF.

 
"La réunion de la Commission pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT) s'est ouverte cette semaine à Paris avec à l'ordre du jour l'avenir du thon rouge. Cette réunion cruciale décidera ou non de prendre enfin les mesures qui s'imposent pour la gestion et la sauvegarde de l'espèce.  
Les principales forces en présence sont l'Union Européenne et le Japon, la première possédant l'essentiel de la flotte de pêche, l'autre étant l'acheteur ultra majoritaire de ce poisson. Dans un article du journal Nikkei, le Japon a fait savoir qu'il allait proposer que l'ICCAT interdise la pêche du thon rouge aux pays ayant sur-pêché. Il indique de plus qu'il accepterait une 'certaine' réduction de quota. De son côté, l'UE était toujours en réunion ce 17 novembre pour fixer son mandat et ne devrait pas suivre la proposition pourtant éclairée de la Commission européenne garante de l'intérêt général. Sous la pression des pays du pourtour méditerranéen menés par la France, les 27 Etats-membres s'orientent ainsi vers une position allant à l'inverse du bon sens avec un quota de pêche pour 2011 de 13 500 tonnes.  

Le ministre français de l'agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire, défend mordicus cette position outre l'idée d'une filière qui serait sous contrôle en contradiction avec les derniers éléments issus des observateurs de l'ICCAT qui ont mis en lumière de nouvelles possibilités de fraudes. Si ce n'est du mensonge, le ministre commet pour le moins une erreur volontaire lorsqu'il dit que des milliers d'emplois sont en jeu alors même qu'il défend uniquement les intérêts d'une poignée d'armateurs de thoniers senneurs.  
Pour être précis, ces 17 navires industriels ne travaillent qu'un mois par an. Ils livrent vivants leurs thons rouges à des fermes d'engraissements, toutes à l'étranger. Les opérations de transfert de thons de la senne aux cages de transport ou d'engraissement sont incontrôlables et c'est toute cette filière industrielle qui pose problème. Par ailleurs, la question de l'emploi et des pratiques sociales est également sujette à caution car certains de ces armements n'ont pas brillé par le passé dans ce domaine.  
Ces 17 thoniers senneurs possèdent 84% du quota français. C'est-à-dire que sur les 2022 tonnes de thons rouges autorisées pour la France en 2010, ces quelques bateaux industriels bénéficiaient de 1699 tonnes. A titre de comparaison, les 70 petits métiers méditerranéens, navires traditionnels de pêche débarquant le poisson sur le marché français, se sont partagés seulement 98 tonnes en 2010.  
Afin d'éviter que la réunion internationale qui se déroule à Paris ne devienne un concours en irresponsabilité, nous appelons le Président de la République Nicolas Sarkozy à défendre des positions à même de sauver une espèce emblématique de la culture méditerranéenne: l'arrêt de la pêche industrielle, la réduction des captures à hauteur d'au maximum 6000 tonnes et l'interdiction à la pêche dans les principales zones de frai pendant la période de reproduction. Alors que s'achève l'Année Internationale de la Biodiversité, cela serait un signal fort de l'engagement français. 
Hissons le drapeau blanc pour le thon rouge!" 
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
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