lundi 21 mai 2007, 21h16
Les USA refusent un appel du G8 à des négociations sur le climat
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LONDRES (Reuters) - Les Etats-Unis pèsent de tout leur poids pour que le sommet du G8, le mois prochain en Allemagne, n'appelle pas à la négociation urgente d'un nouvel accord international de lutte contre le réchauffement climatique.
L'actuel Protocole de Kyoto, que l'administration Bush n'a pas ratifié, arrive à échéance en 2012.
Dans une version de travail du communiqué final qui sera diffusé à l'issue du sommet de Heiligendamm, du 6 au 8 juin, Washington demande le retrait de toute référence à l'urgence de la crise climatique et à la nécessité de voir la conférence de Bali, qu'organisent en décembre les Nations unies, ouvrir des discussions sur un nouvel accord mondial.
D'après cette version, que Reuters a pu se procurer, le premier paragraphe que les Etats-Unis rejettent souligne: "Nous convenons avec force qu'une action internationale déterminée et concertée est de toute urgence nécessaire afin de réduire les émissions globales de gaz à effet de serre et préserver la base commune de la vie."
Le paragraphe suivant - "A cette fin, nous adresserons devant la Conférence de l'Onu sur le changement climatique de la fin de l'année un message clair sur le développement à venir du cadre international visant à combattre le changement climatique" - est également combattu par l'administration Bush.
Les Etats-Unis proposent que le communiqué final du G8 soit ainsi libellé: "Faire face au changement climatique est une question à long terme qui requerra une participation globale et une diversité des approches pour prendre en compte les situations différentes."
La convention de Bali réunira du 3 au 14 des ministres de l'Environnement. Londres et Berlin font campagne pour lancer à cette occasion les négociations du traité appelé à succéder au Protocole de Kyoto, qui engage les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L'idée serait d'intégrer d'autres pays à ces objectifs.
La plupart des références de ce projet de déclaration finale à des objectifs chiffrés et à des calendriers d'exécution sur la réduction des émissions de carbone se heurtent à des objections américaines.
Washington s'oppose ainsi à la volonté de la présidence allemande du G8 d'obtenir des pays les plus riches de la planète un engagement à réduire de 20% leur consommation d'énergie d'ici 2020 et d'accroître dans les mêmes proportions l'efficacité énergétique dans le transport et la production d'électricité.
L'administration Bush réfute aussi l'appel à des actions visant à limiter le réchauffement des températures moyennes d'ici la fin du siècle dans une fourchette de 2°C et à réduire d'ici 2050 les émissions de CO² de 50% par rapport à 1990.
Pour Washington, la logique du Protocole de Kyoto, qui ne cible pas les économies émergentes type Chine ou Inde, est un suicide économique pour les pays industrialisés.
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