Tolbiac
Tribune libre d'un militant FSE (Fédération syndicale
étudiante) http://oxygenefse.free.fr
Ainsi, après une journée et demi d'interruption des
cours (mercredi 9 mai après midi et jeudi 10 mai), la
présidence de Paris I a décidé de sortir l'artillerie
lourde : depuis vendredi 11 mai, elle a recourt à une
pléthore de vigiles privés dont la mission est
d'interdire l'entrée à tout individu « louche ».
Postés à l'entrée de la fac, devant les portes des
amphis (donnant sur la rue), devant l'entrée du
parking (au cas où les envahisseurs tenteraient un
assaut par les sous-sols), ils veillent à la
pacification de l'université. Il ne doit y avoir aucun
grain de sable. Les cerveaux doivent recevoir une
nourriture dûment estampillée sans que rien ne vienne
perturber le bon déroulement des cours.
Qu'on se le dise : l'université délivre des cours à
ses clients dûment munis de leur sésame - leur carte
d'étudiant. Il n'est pas encore possible de faire le
tri entre les bons clients (ceux qui jouent le jeu, se
contentant de consommer leurs cours pour tenter de
valoriser leur capital humain, et qui ne pensent à se
révolter qu'au moment où quelque chose vient perturber
leur consommation) et les mauvais (ceux qui aspirent
encore à autre chose, ceux qui refusent cette
réduction du rôle de l'université, ceux qui veulent
apprendre pour réfléchir, critiquer et agir
collectivement).
Pour faire oublier la grève éclair de Tolbiac, pour
éviter à tout prix que cela se reproduise, l'argent
qui manquait coule soudain à flot pour renforcer
l'arsenal répressif. Les enseignants chercheurs qui
dirigent notre université n'ont désormais plus aucun
scrupule. Aussitôt la grève commencée, l'ensemble des
directeurs d'UFR apposait leur signature à un
communiqué infâme approuvant par avance le président
de l'université s'il demandait une intervention
policière contre les grévistes. Les petits
bureaucrates du Snesup Paris I déversaient toute leur
haine contre nous sur le forum Internet de leur
organisation (archives qu'ils ont tout récemment
retiré du domaine public mais qu'on peut consulter en
s'inscrivant sur leur forum :
http://list.snesup.fr/mailman/private/forum-superieur/),
pendant que Bruno Julliard (président de l'UNEF)
crachait sans retenue sur les grévistes de Tolbiac.
Nous avons face à nous le gouvernement, les directions
d'université, les médias qui mentent, et les
bureaucrates des syndicats collaborateurs. Ils sont
très bien organisés et savent s'entendre sur
l'essentiel (le maintien de l'ordre). Face à eux, nous
devons nous aussi nous organiser. Nous pressentons
tous que la grève de Tolbiac peut annoncer pour très
bientôt un conflit dur et sans merci. A nous de nous y
préparer dès maintenant.
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