LE MONDE | 13.06.07 | 14h53 • Mis à jour le 13.06.07 | 14h53
La pétition diffusée sur Internet par des médecins a déjà recueilli plus de 30 000 signatures (appelcontrelafranchise.org). Parce qu'il entend élargir cette "riposte citoyenne" à d'autres catégories de la population, un collectif d'une quarantaine d'organisations de praticiens, à l'initiative du Syndicat de la médecine générale (SMG), de syndicats (FSU, Solidaires), d'associations, et de partis politiques de gauche, a lancé, mardi 12 juin, un appel "pour la défense de l'accès aux soins".
Les auteurs de cette initiative veulent être prêts pour organiser, dès la rentrée, la mobilisation contre la création de quatre franchises médicales non remboursables de 10 euros sur les actes de soin (consultations, médicament, hôpital, biologie), un des engagements de campagne du président de la République, Nicolas Sarkozy.
PRINCIPE DE SOLIDARITÉ
Destinée à "responsabiliser les patients", selon la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, cette mesure devrait être débattue à l'automne lors de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008.
Pour le collectif, la mise en oeuvre de ces franchises est, en premier lieu, "économiquement inefficace". Sans empêcher l'accroissement des dépenses, elles devraient pénaliser essentiellement les classes moyennes et populaires.
Exemples de salariés à faibles revenus ou de retraités à maigres ressources sans mutuelle complémentaire à l'appui, les médecins et responsables d'associations craignent que cette nouvelle pénalisation financière, s'ajoutant aux autres forfaits et aux dépassements d'honoraires, n'aggrave un peu plus les conditions d'accès aux soins. En cumulant l'ensemble des dispositifs qui ne sont plus pris en charge, la part des ménages dans le financement de la santé aurait, selon eux, augmenté de 8 % en 2004.
"Les malades n'ont pas choisi d'être malades. On ne peut pas dire qu'ils sont irresponsables et les accuser d'aggraver le déficit quand l'Etat a 5 milliards de dettes à l'égard de la "Sécu"", a dénoncé Didier Ménard, du SMG. Et dans ce projet, le collectif croit déceler une volonté de "culpabiliser" les patients, autant qu'une mise en cause du principe de solidarité de l'assurance-maladie.
Michel Delberghe
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