15/06/2007

Bruits de chiottes 16

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Compte rendu
L'ambassadeur de France à Alger prédit que "Sarkozy surprendra les Algériens"
LE MONDE | 14.06.07 | 15h11 • Mis à jour le 14.06.07 | 15h11


Les relations entre la France et l'Algérie ne seront pas aussi personnalisées qu'elles le furent avec Jacques Chirac mais elles resteront du seul ressort de l'Elysée. "Sachez que mon seul patron, c'est Sarkozy", a répondu l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, à des journalistes algériens qui l'interrogeaient, au cours d'une rencontre informelle, sur les options du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. Les propos de M. Bajolet, qui n'étaient pas destinés à publication, ont fait la Une de la presse algérienne du 11 juin.


Que le président rejette l'idée d'une "repentance" de la France pour son comportement en Algérie pendant la période coloniale n'est pas un obstacle à un "partenariat d'exception" entre les deux pays, a expliqué M. Bajolet. D'ailleurs, "le principe de ne pas accepter l'idée d'une repentance fait l'unanimité au sein de toute la classe politique", a observé le diplomate.

Le dossier du Sahara occidental n'est pas davantage un facteur de blocage. "Ce n'est pas un problème majeur ni un enjeu pour la France", a assuré M. Bajolet. Et le diplomate - passé par la Bosnie et l'Irak - d'ajouter : "Sarkozy surprendra les Algériens (comme) il a déjà surpris les Français."

Toujours selon les propos du diplomate, le président français et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, "se sont entendus sur la méthode et les objectifs du partenariat d'exception" que les deux pays souhaitent et qui pourrait se conclure par une visite du président Sarkozy à Alger "à moyen terme". Au-delà, il s'agit de jeter les bases d'une Union méditerranéenne qui est l'objectif stratégique du nouveau président français.

Evoquant la question des sans-papiers, l'ambassadeur a évalué à "environ 350 000" le nombre d'Algériens qui vivraient aujourd'hui en situation irrégulière en France. M. Bajolet n'a pas précisé sur quelle étude ce chiffre, jamais cité jusqu'à présent, était basé. "Nous n'allons pas les renvoyer du jour au lendemain. (...) Une politique est en cours d'élaboration" pour qu'ils puissent regagner leur pays d'origine, a nuancé le diplomate.

Interrogée par Le Monde, l'ambassade de France à Alger confirme les comptes rendus de la presse algérienne, tout en soulignant que certains des propos de l'ambassadeur se voulaient confidentiels.
Jean-Pierre Tuquoi

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