20/06/2007

Arrêt sur images ,décryptage

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Polémique entre le présentateur Daniel Schneidermann et France 5
LE MONDE | 20.06.07 | 15h54 • Mis à jour le 20.06.07 | 19h33

Plusieurs centaines de messages sur le blog de Daniel Schneidermann (www.bigbangblog.net) et sur d'autres blogs, des pétitions réunissant déjà des milliers de signatures : la fin du magazine de France 5 "Arrêt sur images", annoncée par la direction de la chaîne dans un communiqué lundi 18 juin, a suscité un vif émoi parmi les fidèles de cette émission produite par Riff (Alain Taïeb) qui, depuis douze ans, s'était donné pour mission de décrypter les images vues à la télévision.

Plusieurs pétitions de soutien à "Arrêt sur images" sur le Web
Plusieurs pétitions ont été mises en ligne, depuis lundi, pour demander le maintien de l'émission "Arrêt sur images". L'une d'entre elles, qui fustige "une décision sans réelle explication [qui] n'a pas lieu d'être sur une chaîne publique qui se présente comme une chaîne pédagogique", a été signée par plus de 18 216 personnes à 18 heures, mercredi. Cette pétition, déclarée à la CNIL, sera transmise par courrier à Alain Le Garrec, médiateur des programmes de France Télévisions. Une autre, intitulée "Pas d'arrêt pour 'Arrêt sur images'" et mise en ligne sur La-gauche.org par des personnalités de gauche, a également recueilli de nombreuses signatures
Salarié de France 5, son présentateur, Daniel Schneidermann, qui tient par ailleurs une chronique hebdomadaire dans Libération, a reçu, dit-il, une "convocation pour un entretien préalable à (son) licenciement". Depuis début juin, il avait alerté les lecteurs de son blog des menaces qui pesaient sur le magazine, n'hésitant pas à interpeller les dirigeants de France Télévisions, Patrick de Carolis, PDG, et Patrice Duhamel, directeur général délégué, invités "à se souvenir à chaque instant que (leur) indépendance est (leur) bien le plus précieux". Le site du Point avait confirmé les inquiétudes de l'équipe d'"Arrêt sur images" en révélant, dans l'après-midi de lundi, l'arrêt de l'émission, confirmé par la chaîne quelques heures plus tard.
"Ce qui me paraît grave, ce n'est pas la disparition d'"Arrêt sur images", que la chaîne a tout à fait le droit de décider, c'est que le service public renonce à cette mission de décryptage plus nécessaire que jamais depuis l'élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy", a déclaré au Monde Daniel Schneidermann.
Il confie que l'équipe vivait dans un état de "guerre froide" avec la direction de France Télévisions après la diffusion, en 2006, d'un sujet évoquant les questions déontologiques posées par le mariage de la présentatrice du "20 heures", Béatrice Schönberg, avec le ministre Jean-Louis Borloo. Sujet qu'Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, avait jugé "dégueulasse".
Comme il l'a laissé entendre en prenant congé des téléspectateurs, à la fin de la dernière émission, dimanche 17 juin, M. Schneidermann ne renonce pas à continuer à mener sa "mission", éventuellement sur le Net, "un espace de liberté totale mais sans modèle économique pour l'instant".
"AUCUN ANIMATEUR À VIE"
"Le monde des médias a évolué mais pas la formule de l'émission, que Daniel Schneidermann n'a pas souhaité changer, a expliqué au Monde Philippe Villamitjana, directeur des programmes de France 5. C'est son choix. Je suis totalement étranger à son vocabulaire qui parle de censure ou de règlement de comptes."
M. Villamitjana affirme que la suppression d'"Arrêt sur images" ainsi que de cinq autres magazines ("Madame, Monsieur bonsoir", "Etats généraux", "Monts et merveilles", "Ubik" et "Atelier de la mode") "est une décision de la direction de la chaîne" qui a été validée par Patrice Duhamel.
"Les arbitrages se sont faits dans la transparence et j'ai averti personnellement chaque producteur. J'estime simplement qu'il n'y a aucun animateur à vie sur une chaîne, poursuit M. Villamitjana. Daniel Schneidermann est salarié de France 5 et touche des droits d'auteur versés par le producteur de l'émission. S'il ne veut plus travailler sur France 5, c'est son droit." Il ajoute que "le décryptage des médias reste un des repères de France 5", et annonce pour septembre "une nouvelle émission d'actualité en direct à laquelle participeront des éditorialistes, des journalistes et les téléspectateurs de manière interactive".
Sylvie Kerviel et Daniel Psenny
Article paru dans l'édition du 21.06.07.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Schneidermann viré ? Tant mieux, il était temps.
http://ovs.typepad.fr/aramis/

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