26/06/2007

FORUM SOCIAL Debriefing

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Les quartiers populaires en quête de leaders politiques
Trois organisations veulent créer un parti pour les municipales de 2008.
Par Catherine COROLLER
QUOTIDIEN : lundi 25 juin 2007
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Après des années de tergiversations, le Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB), DiverCité (implanté à Lyon) et les Motivé-e-s (à Toulouse) vont-ils unir leurs forces pour se jeter dans la bataille des municipales en 2008 ? Hier, ces trois organisations ont annoncé leur volonté de créer un mouvement politique. Elles ont fait cette déclaration à l'issue du premier Forum social des quartiers populaires (FSQP), qui a réuni plusieurs centaines de personnes venues de toute la France le week-end dernier à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
La déclaration finale du FSQP prévoit, à l'automne, «un rendez-vous national sur les municipales de 2008 pour débattre de [l']implication [des habitants des quartiers] dans cette échéance incontournable». Objectif : «la construction d'une force politique autonome capable de perturber le consensus antipopulaire dominant». «Nous envisageons de présenter dans quinze, vingt, trente villes des listes autonomes indépendantes», précise Tarek Kawtari, cofondateur du MIB.
Divergences . Pendant ces trois jours, les débats ont été chauds. Hier, lors de la séance de clôture, les participants continuaient de confronter violemment leurs opinions, au point d'en venir presque aux mains. Cette difficulté à trouver un terrain d'entente peut s'expliquer par la diversité des associations organisatrices. Depuis une dizaine d'années, le MIB annonce régulièrement son entrée en politique. Sans concrétisation jusque-là. A titre individuel, certains de ses militants ont fait la campagne de José Bové. Les Indigènes de la République campent sur la dénonciation du colonialisme postcolonial de la France et refusent de se situer politiquement. Mehdi Meftah, l'un des fondateurs de ce mouvement, n'a voté ni pour la présidentielle ni pour les législatives. L'élection de Nicolas Sarkozy marque également une rupture qui complique le positionnement des uns et des autres : «Je suis convaincu que c'est le révélateur d'une nouvelle expression politique. La société est en train d'évoluer, vers quoi ? Je n'en ai aucune idée», affirme Fouad Imarraïne, du Collectif des musulmans de France. Lui a voté Bové au premier tour et blanc au second, mais refuse de «caricaturer» le nouveau président. Pour lui, la nomination de Rachida Dati est un «signe fort».
Déçus . Kader et Lakdar étaient venus de Mayenne avec un objectif : élaborer avec d'autres citoyens issus des banlieues une stratégie politique en vue des municipales de 2008. Ils sont repartis déçus. Dans leur ville de Laval, ces deux hommes ont créé leur parti : le Mouvement indépendant des quartiers populaires et de l'immigration (Miqpi). «On va présenter une liste aux élections municipales de 2008», expliquent-ils. A Saint-Denis, ils espéraient pouvoir inscrire leur projet dans une «dynamique nationale issue des quartiers populaires». De leur point de vue de trentenaires dynamiques engagés de longue date dans la vie sportive et politique de leur quartier, rien de concret n'est sorti des trois jours de débats.

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